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Des questions concernant la construction de logements, notamment les logements sociaux. Comment se financent-ils, c’est-à-dire combien le gouvernement met-il d’argent et combien les locataires paient-ils ? Par ailleurs, est-il vrai que la construction de ce type de logements aide au ralentissement de l’inflation ? Ou au contraire, ne contribue-t-elle pas à l’inflation, avec la demande de matériaux, de terrains et de travailleurs pour construire ces logements1 ?

Martin Frégeau

Les coûts de construction des logements sociaux sont intimement liés au marché immobilier résidentiel dans son ensemble. Et ce marché est en feu depuis deux ans.

Pour les propriétés existantes, le prix des maisons, condos et plex au Québec ont augmenté de 18,9 % en 2021, après une hausse de 16,4 % en 2020. Et pour les logements neufs, l’indice de Statistique Canada pour le Québec estime la hausse à 15,1 % en 2021 et à 8,2 % en 2020.

Ces augmentations marquées s’expliquent par la forte demande conjuguée au manque de logements de tout type sur le marché.

Il ne fait pas de doute que la construction de nouveaux logements fait pression sur le prix des terrains, des matériaux et de la main-d’œuvre, explique Hélène Bégin, économiste au Mouvement Desjardins.

Mais sans ces nouveaux logements, l’augmentation du prix des propriétés existantes serait encore plus importante. C’est un moindre mal.

Hélène Bégin, économiste au Mouvement Desjardins

L’intervention du gouvernement du Québec dans la construction de nouveaux logements sociaux contribue donc à l’inflation immobilière, mais en revanche, ne rien faire serait pire.

Comment le gouvernement intervient-il ? De deux façons, essentiellement. D’abord, il subventionne la construction de l’immeuble. Le tout récent programme de la Société d’habitation du Québec, appelé Programme d’habitation abordable Québec, subventionne les organismes à but non lucratif jusqu’à un maximum de 80 % des coûts et les entreprises privées jusqu’à 50 %. Parmi les conditions, les propriétaires doivent maintenir le loyer dans une certaine fourchette pendant de 15 à 35 ans.

Ensuite, le gouvernement subventionne les locataires démunis dont les revenus sont en bas d’un certain seuil. À Montréal, par exemple, ce seuil est de 32 500 $ pour un couple. La subvention, attribuée en vertu du Programme supplément au loyer, fait en sorte que le locataire ne paie pas plus de 25 % de ses revenus pour se loger.

1. Les questions du lecteur ont été reformulées par souci de concision.

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