(Bombay) L’Inde a vu sa croissance économique ralentir encore au dernier trimestre 2021, à 5,4 % sur un an, a annoncé lundi l’Office national des statistiques, qui a revu à la baisse son estimation pour 2022 compte tenu de la hausse des prix du pétrole et du contexte géopolitique.

Le taux de croissance du PIB avait atteint un niveau record de 20,1 % au deuxième trimestre 2021 par rapport à la même période de l’année précédente et s’élevait encore à 8,4 % au 3e trimestre 2021 sur un an, un effet de la reprise économique après le choc dû à pandémie de COVID-19, qui avait fait plonger le PIB.

Le taux de croissance du 4e trimestre s’avère « bien en deçà de nos attentes », qui étaient de 6,2 %, a déclaré à l’AFP Aditi Nayar, économiste en chef de l’agence de notation indienne ICRA.

Pour l’ensemble de l’année 2022, l’Office des statistiques indien prévoit désormais une croissance de 8,9 %, contre 9,2 % prévu initialement.

Pour M. Nayar, cette nouvelle prévision reste « plutôt optimiste », compte tenu de la flambée des prix des matières premières et un effet de base encore plus important.

La semaine dernière, l’agence de notation Moody’s avait revu à la hausse sa prévision de croissance pour 2022, à +9,5 % contre +7 % précédemment, estimant que les conséquences du déverrouillage de l’économie indienne avaient été sous-estimées. L’agence soulignait toutefois que les prix du pétrole et les distorsions liées à l’offre demeuraient un facteur de freinage.

Les besoins en pétrole de l’Inde sont couverts à près de 80 % par les importations et le pays a vu son déficit commercial grimper à 160 milliards de dollars entre avril et janvier, contre 76 milliards de dollars à la même période un an plus tôt.