(St. John’s) Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a annoncé lundi qu’il avait entériné l’accord de financement de 5,2 milliards conclu avec Ottawa l’été dernier pour éviter une véritable flambée des tarifs d’électricité liée au projet hydroélectrique de Muskrat Falls.

Le premier ministre Andrew Furey, rejoint lundi par des députés libéraux fédéraux à Saint-Jean, a soutenu que cet accord constituait un parfait exemple de ce que devrait être la Confédération canadienne.

L’accord comprend un investissement fédéral de 1 milliard, une garantie de prêt fédérale de 1 milliard et des transferts annuels équivalents à la participation fédérale dans le projet pétrolier Hibernia, au large de l’île de Terre-Neuve, totalisant environ 3,2 milliards.

Sans cette aide financière, les tarifs d’électricité résidentiels dans la province auraient pu pratiquement doubler afin de payer les dépassements de coûts du projet hydroélectrique sur le cours inférieur du fleuve Churchill, au Labrador. Le mégaprojet devait coûter environ 7,4 milliards lors de son approbation en 2012 ; la facture s’élève maintenant à environ 13,1 milliards.

L’entente de principe de 5,2 milliards entre Ottawa et le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador avait été annoncée en juillet dernier, quelques semaines seulement avant que le premier ministre Justin Trudeau ne déclenche des élections fédérales anticipées.

Avant la conférence de presse du premier ministre Furey, lundi matin, la nation innue du Labrador a rappelé dans un communiqué que les gouvernements provincial et fédéral étaient allés de l’avant avec cet accord malgré les préoccupations persistantes des Autochtones.

Lors de l’annonce de l’entente de principe, en juillet dernier, le porte-parole du Bloc québécois en matière de ressources naturelles, Mario Simard, avait dénoncé une « attaque directe » d’Ottawa contre Hydro-Québec, « qui tente depuis plusieurs années d’augmenter ses ventes d’électricité aux États-Unis, l’un des marchés visés par Muskrat Falls ».

« C’est ni plus ni moins une attaque frontale à notre société d’État qui, rappelons-le, n’a jamais reçu un seul centime en quelconque subvention du gouvernement fédéral », soutenait M. Simard.