La crise sanitaire a forcé les Canadiens et les Québécois à faire des choses dont ils ne s’étaient pas crus capables. Il faut conserver cet élan pour remettre l’économie sur la voie de la croissance, prescrit le Boston Consulting Group (BCG) dans une étude sur l’avenir du Canada publiée ce mercredi.

À partir d’entretiens, de sondages et d’ateliers organisés avec des gens d’affaires, le Centre pour l’avenir du Canada de BCG trace un chemin pour la sortie de crise, avec ses occasions à saisir et ses embûches. Son premier constat : l’heure est à l’optimisme.

« Ce qui nous a surpris le plus, c’est l’attitude positive envers le futur au Canada, et au Québec en particulier », explique Christine Wurzbacher, associée et directrice générale au bureau de BCG à Montréal, lors d’un entretien avec La Presse.

La grande majorité des leaders consultés sont d’avis que la pandémie a changé les choses d’une façon durable. Par exemple, 77 % d’entre eux prévoient voyager moins pour affaires et 71 % veulent continuer de travailler de la maison au moins deux jours par semaine.

Le télétravail imposé par la pandémie est là pour de bon.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le télétravail est bien implanté et devrait se poursuivre dans les prochaines années, souligne le Centre pour l’avenir du Canada de BCG.

C’est à la fois une menace pour la vitalité des centres-villes et une chance pour les régions de se développer.

Christine Wurzbacher, associée et directrice générale au bureau de BCG à Montréal

Ce qui est le plus important, selon elle, c’est d’utiliser les changements induits par la crise sanitaire pour travailler à trouver les solutions aux problèmes qui confrontent maintenant l’économie. « La pandémie a montré que lorsqu’on veut agir rapidement, on peut », dit-elle.

Le combat contre la pandémie a mobilisé les entreprises et les gouvernements. Cette collaboration doit continuer, souligne l’étude. « C’est une perspective optimiste, mais ça ne va pas se réaliser sans travailler », résume Christine Wurzbacher au sujet des défis auxquels il faut s’attaquer, dont voici un aperçu.

Investir, investir, investir

Même si la crise sanitaire a convaincu les entreprises de la nécessité d’investir, notamment dans la numérisation, le Canada continue de se faire distancer par les États-Unis pour ce qui est des investissements du secteur privé dans la machinerie, les équipements et la propriété intellectuelle par travailleur. Le Québec est même sous la moyenne canadienne. Pour la machinerie et les équipements, l’investissement au Québec s’établissait en moyenne à 2660 $ par travailleur, de 2010 à 2019, comparativement à la moyenne canadienne de 3745 $ par travailleur.

Attirer les talents

Chez la main-d’œuvre la plus scolarisée, le Canada a dépassé les États-Unis comme première destination pour le travail. C’est un atout à exploiter pour attirer et garder une main-d’œuvre de qualité, et atténuer l’impact du vieillissement de la population. Les travailleurs les plus demandés peuvent travailler à distance de n’importe où dans le monde, souligne l’étude, ce qui met le Canada à risque de perdre ce bassin de talents.

Agir pour le climat

Combattre la pollution comme on a combattu la COVID-19, c’est possible, selon BCG. Les défis à ce chapitre sont différents au Canada et au Québec, estime Christine Wurzbacher. Comme producteur de pétrole et de gaz, le Canada peut ouvrir la voie vers la réduction de l’intensité des émissions de ce secteur. Le Québec, de son côté, avec les ressources qu’il a, est très bien positionné pour devenir une puissance d’exportation de biens à faible empreinte carbone.

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La pénurie de masques au Canada au début de la pandémie doit servir de leçon, estime le Centre pour l’avenir du Canada de BCG.

Sécuriser les biens essentiels

Des leçons doivent être retenues des pénuries de masques, de vaccins et d’équipements de protection individuelle que le pays a expérimentées pendant la pandémie. Les avancées technologiques permettent de rapatrier la protection de certains biens essentiels de façon économique, mais pas au détriment de nos exportateurs.

Lisez l’étude