(Washington) L’activité manufacturière de la région de Chicago a bondi en avril à son niveau le plus haut depuis décembre 1983, grâce à la forte demande, et les prix payés aux fournisseurs sont au plus haut en 41 ans.

L’indice s’est établi à 72,1 points, gagnant 5,7 points par rapport à mars, selon l’indice des directeurs d’achats de l’association Institute for Supply Management publié vendredi.

Le rebond était inattendu, les analystes prévoyant un recul à 62 points de ce baromètre des directeurs d’achats de cette région très industrielle.

« La demande s’est nettement améliorée en avril, les nouvelles commandes augmentant de 9,9 points pour atteindre un plus haut en près de 7 ans », selon le communiqué.  

La production a augmenté de 0,9 point pour atteindre son niveau le plus élevé depuis janvier 2018.

Le secteur manufacturier « continue de se redresser, en répondant à une forte demande, alors même qu’il fait face à des goulets d’étranglement », a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.

Cependant, les difficultés mondiales d’approvisionnement pèsent sur le secteur, faisant bondir les prix payés par les entreprises à leurs fournisseurs à un niveau plus vu depuis 41 ans.

« Les pénuries de matières premières et les problèmes de transport continuent de peser sur les coûts des entreprises », souligne le communiqué.

L’anticipation de ces difficultés par les entreprises en pousse certaines à acheter « trop en raison de pénuries de matières premières », ce qui pourrait faire grimper encore l’activité commerciale.

C’est toutefois une bonne nouvelle pour l’emploi, puisque l’indice le mesurant est désormais au plus haut depuis avril 2018.

« Les prix des produits manufacturés ne sont pas le principal moteur de l’inflation aux États-Unis, qui est dominé par les services, mais ces chiffres sont néanmoins saisissants », a pour sa part relevé Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Macroeconomics.

Les prix à la consommation sur un an ont augmenté de 2,3 % en mars, selon l’indice PCE également publié jeudi, dépassant les 2 % d’inflation annuelle que vise la Banque centrale américaine (Fed).

Les craintes d’une trop forte inflation aux États-Unis, liée au redémarrage de l’économie après une année de crise provoquée par la COVID-19, agitent les marchés depuis plusieurs mois. Cette hausse des prix est d’autant plus forte que la comparaison se fait avec ceux du printemps 2020, qui avaient chuté sous l’effet du confinement brutal.

Mais la plupart des économistes considèrent que les prix vont augmenter pendant plusieurs mois, avant de retrouver leur trajectoire habituelle.