(Montréal) Le directeur général du Panier bleu estime qu’il faudra au moins 20 millions pour mettre en place la nouvelle plateforme transactionnelle en ligne et son écosystème visant à mousser l’achat local et offrir aux commerçants québécois une solution de rechange aux géants comme Amazon.

En marge d’une présentation devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), vendredi, le directeur général de l’organisme à but non lucratif, Alain Dumas, a expliqué qu’il se prépare à entrer dans la phase de l’appel aux investisseurs privés.

« D’après moi, c’est pas mal le montant minimal (les 20 millions), a-t-il dit au cours d’un entretien téléphonique. On est conscients qu’on a de grandes ambitions. Les investisseurs s’attendent à avoir un rendement. Il faut monter un modèle qui doit répondre aux attentes des investisseurs. »

M. Dumas a précisé qu’il souhaiterait avoir obtenu les lettres d’intention — ce qui ne signifie pas que les sommes seront versées — vers le 1er mai afin de permettre au Panier bleu de « continuer à avancer » et avoir une « première mouture » de la plateforme d’ici le temps des Fêtes. On ignore qui dirigera la plateforme lorsqu’elle sera créée.

Si le secteur privé a un important rôle à jouer, le directeur général du Panier bleu a également affirmé, devant la CCMM, qu’il irait « sûrement cogner à la porte » du gouvernement Legault, qui a déjà versé 4,4 millions en subventions à l’organisme, afin qu’il soit un « partenaire ».

« On s’attend à un appui », a-t-il dit au président et chef de la direction de la Chambre, Michel Leblanc.

Lancé en avril dernier sous la forme d’un bottin en ligne, le Panier bleu pilote la première phase du chantier grâce à un investissement conjoint de 600 000 $ effectué par le Mouvement Desjardins et la Banque Nationale et d’une somme de 300 000 $ injectée par l’organisme.

Bien conscient que les géants du web ont investi des centaines de millions de dollars pour développer leurs modèles d’affaires respectifs, M. Dumas a souligné que le Panier bleu ne cherche pas à être une « innovation technologique », mais qu’il veut mettre en place un modèle d’affaires visant à offrir une option aux commerçants.

Des solutions existent déjà en ce qui a trait aux solutions de paiement, de livraison et de logistique, a fait valoir M. Dumas. Reste à savoir ce qui sera privilégié.

Sur la plateforme, on devrait retrouver des produits fabriqués à l’étranger, comme des appareils électroniques et des vêtements, mais vendus par des détaillants québécois. Divers outils, comme des filtres de recherche, devraient permettre d’identifier les articles locaux.

Le Panier bleu se penche toujours sur la notion de ce qu’est un produit québécois.

Il pourrait par exemple y avoir des teintes permettant de distinguer un produit fabriqué au Québec avec des matériaux locaux d’un article fabriqué localement, mais avec des matériaux qui proviennent d’ailleurs.

M. Dumas a ajouté qu’il y aura des spécifications selon les secteurs.

« Prenez les vêtements par exemple, les consommateurs nous ont dit que ce qui était important pour eux, c’est où se fait la conception, la matière première et l’endroit de la fabrication, a dit M. Dumas. Quelqu’un qui occuperait les trois sphères aurait probablement (une teinte) bleu foncé. »

Le bottin du Panier bleu compte plus de 26 000 commerçants inscrits.