(Washington) Les difficultés du secteur immobilier en Chine, plombé par les déboires du géant Evergrande, pourraient poser des risques pour la croissance mondiale et affecter les États-Unis, selon le rapport de stabilité financière de la Fed publié lundi.

« Les tensions dans le secteur immobilier chinois pourraient mettre à rude épreuve le système financier chinois » et in fine « poser des risques pour la croissance économique mondiale et affecter les États-Unis », souligne la banque centrale américaine (Fed) dans ce rapport semi-annuel.

Le géant Evergrande est étranglé par une dette abyssale de 260 milliards d’euros, qui grippe l’ensemble du secteur immobilier en Chine, car, face au risque de faillite de plusieurs promoteurs, les acheteurs sont méfiants et les prix des logements neufs sont en repli.

Un autre promoteur immobilier chinois, Kaisa, dont la situation financière inquiète les marchés, a suspendu vendredi sa cotation à la Bourse de Hong Kong.

Les tensions pourraient « se propager au système financier chinois par le biais de retombées sur les entreprises financières, d’une correction soudaine des prix de l’immobilier ou d’une réduction de l’appétit pour le risque des investisseurs », souligne encore la Fed.

Le risque est ensuite que cela se propage à l’ensemble de l’économie mondiale, « compte tenu de la taille de l’économie et du système financier chinois ainsi que de ses liens commerciaux étendus avec le reste du monde », est-il précisé dans ce rapport.

Les conclusions de ce rapport contrastent avec les propos du président de la Fed, Jerome Powell, qui avait estimé le 22 septembre que les États-Unis n’étaient « pas vraiment directement exposés » aux difficultés d’Evergrande.

« La situation d’Evergrande semble très particulière à la Chine, qui a une dette très élevée pour une économie de marché émergente », avait-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Il s’était cependant inquiété « que cela puisse affecter les conditions financières dans le monde à travers les canaux de la confiance ».