Le centre-ville de Montréal tarde à sortir de la torpeur dans laquelle l’a plongé la pandémie de COVID-19. Les rares nouvelles positives se résument essentiellement au secteur résidentiel.

C’est ce qui ressort de la mise à jour de l’État du centre-ville, préparée par Montréal centre-ville et l’Institut de développement urbain du Québec (IDU) en partenariat avec les pouvoirs provincial et municipal.

Les ventes de condos neufs et les reventes de condos existants sont en remontée depuis la mi-année 2020. Plus étonnant, les prix médians sont en augmentation (de 8 à 10 %) et le nombre de propriétés à vendre se maintient en dépit d’une hausse des mises en chantier.

« Ce sont les signes d’un marché dynamique », écrivent les responsables du document dans un communiqué.

Du côté des mises en chantier, on voit une forte hausse dans l’arrondissement de Ville-Marie, avec une poussée un peu plus forte dans les copropriétés (+65 %) que dans les logements locatifs (+53 %), en comparant des périodes identiques de 12 mois.

Difficile pour les hôtels

La situation est nettement plus difficile dans les autres secteurs d’activité. Les hôtels ont été remplis à 45 % l’été dernier. C’est évidemment mieux qu’à l’été précédent, où le centre-ville était fermé aux touristes, mais on est loin d’un retour à la normale.

Les bureaux ne sont pas épargnés, avec une remontée significative du taux d’inoccupation des tours. Dans les immeubles de catégorie B, la hausse est de 5,1 points du taux de locaux disponibles. Dans les immeubles de catégorie A, les plus beaux et les plus modernes, le taux d’inoccupation est de 10,9 %, soit 1,7 point de plus qu’avant la pandémie.

On remarque que 53 % des baux signés au centre-ville entre avril et août dernier sont des renouvellements. Chez les locataires qui ont quitté leurs locaux, 50 % ont choisi de relouer ailleurs au centre-ville. Enfin, 38 % des nouveaux locataires viennent de l’extérieur du centre-ville.

Jean-Marc Fournier, président-directeur général de l’IDU, dans un communiqué

Souvent reporté, le retour massif des travailleurs dans les tours de bureaux est maintenant espéré pour janvier 2022.

Signe encourageant pour les gens d’affaires du centre-ville, la popularité du télétravail s’estompe tranquillement. La proportion de travailleurs à 100 % à domicile est passée de 56 % à 47 % en un peu plus d’un an.

Autre facteur positif, les étudiants sont revenus sur les campus, mais une portion des étudiants étrangers manque encore à l’appel.

Finalement, la situation des commerces demeure calamiteuse. Un magasin sur cinq est fermé dans la rue Sainte-Catherine. L’immense majorité de façon définitive. En comparaison, la « Sainte-Cath » comptait 13 % de locaux vacants en 2019. L’hécatombe est pire dans les galeries marchandes, souvent souterraines, et dans les espaces commerciaux des tours de bureaux.

Cette édition de l’État du centre-ville de Montréal présente une mise à jour des données au troisième trimestre 2021 sur le niveau d’activité dans six catégories d’indicateurs : bureaux, commerces, habitation, enseignement supérieur, tourisme et transport. Les données sont notamment tirées d’un sondage web réalisé au début du mois de septembre 2021 auprès de 1000 résidants de la région métropolitaine de Montréal.