(New York) La Maison-Blanche a dévoilé vendredi un plan de long terme qui vise à limiter les conséquences financières du changement climatique pour le gouvernement et la population américaine, des questions d’assurance aux retraites.

En l’état, le document présenté ne contient aucune mesure contraignante. Il se veut davantage l’acte fondateur de l’intégration du changement climatique dans la stratégie financière du gouvernement américain.

Le président américain Joe Biden a fait de la lutte contre le changement climatique l’une des priorités de son mandat et a proposé des mesures fortes en ce sens dans le plan massif de 3500 milliards de dollars en cours de négociation au Congrès.

Selon le document présenté vendredi, l’administration Biden propose notamment d’obliger les agences gouvernementales à prendre en compte le bilan carbone des prestataires lors d’un appel d’offres et de « donner la préférence » aux plus vertueux.

S’il était validé par l’autorité compétente (FAR Council), il pourrait s’agir d’un changement majeur, car l’État américain passe pour plus de 650 milliards de dollars de contrats de sous-traitance chaque année, selon le document.

La Maison-Blanche veut également modifier les règles de gestion des retraites et plans d’épargne entreprises, appelés 401(k) aux États-Unis, afin que les gérants de ces fonds soient autorisés par la loi à intégrer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), ce qui n’est pas encore le cas.

Autre angle d’attaque, le gouvernement veut modifier sa gestion des programmes de soutien aux victimes du changement climatique.

Il est notamment question du fonds qui assure les Américains qui vivent en zone inondable (NFIP), l’assurance habitation classique ne couvrant pas les dégâts occasionnés par l’eau. Certains des standards de ce programme n’ont pas été mis à jour depuis 1976.

L’idée serait, entre autres, de s’assurer que les collectivités et leurs résidants disposent des informations pertinentes pour « aligner » plans d’aménagement et construction avec les risques et minimiser l’exposition aux inondations.

« Le président Biden voulait [ce plan], pas uniquement pour protéger notre propre système financier [gouvernemental] mais aussi […] le patrimoine des gens », a expliqué, lors d’un point de presse téléphonique, la conseillère nationale au climat Gina McCarthy.

PHOTO EVAN VUCCI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La conseillère nationale au climat, Gina McCarthy

« C’est un signal d’alarme », a-t-elle ajouté, « mais aussi l’opportunité d’investir notre argent plus intelligemment, au bénéfice de tous. »