(Washington) Le président Joe Biden a salué le dynamisme du marché de l’emploi aux États-Unis en juillet, y voyant la réussite de son plan économique, appelant cependant les Américains à continuer à se vacciner face à la menace désormais posée par le variant Delta.

« Le plan Biden fonctionne », s’est félicité vendredi le président américain depuis la Maison-Blanche, commentant ce rapport très attendu, véritable baromètre de la reprise américaine.

Près d’un million d’emplois (943 000) ont été créés le mois dernier et le taux de chômage recule pour le deuxième mois consécutif, tombant à 5,4 %.

La saison estivale, propice aux sorties et vacances, a permis aux bars, restaurants, hôtels, ou encore parcs de loisirs, de reprendre vie, après la vaccination menée tambour battant au printemps.

Mais « notre économie est loin d’avoir terminé » sa reprise, a encore souligné Joe Biden, anticipant « des hauts et des bas à venir alors que nous continuons à combattre la hausse des cas de COVID-19 avec le (variant) Delta », et appelant tous les Américains à se faire vacciner.

L’emploi est une des priorités du président américain et il compte, pour assurer une reprise économique durable, sur deux plans d’investissements massifs.

Le premier, qui concerne les infrastructures, pourrait faire l’objet d’un vote au Sénat ce week-end. Mais il lui faudra encore une nouvelle approbation du Sénat, puis de la Chambre des représentants, avant d’être définitivement adopté et de pouvoir recevoir la signature de Joe Biden.

Réouverture des écoles

Car malgré ces bons chiffres, l’économie américaine a encore besoin d’un petit coup de pouce pour continuer à se remettre des ravages provoqués par la COVID-19.  

Il manque toujours 5,7 millions d’emplois comparé à février 2020, avant la pandémie, lorsque les mesures brutales de confinement avaient abouti au licenciement de plus de 20 millions de personnes.

Les anti-vaccins, menace pour la reprise

Et le variant Delta, qui touche essentiellement les personnes non vaccinées, apparaît désormais comme une épée de Damoclès, de nombreux Américains étant réticents à se faire vacciner.

« Le rythme de la croissance de l’emploi s’est accéléré malgré le risque posé par les variants du virus », a commenté Rubeela Farooqi, économiste en chef pour High Frequency Economics. Dans une note, elle évoque la possibilité que les écoles ne rouvrent pas en présentiel.

Une deuxième rentrée des classes en virtuel ralentirait encore le retour à l’emploi, notamment des femmes.

Mais « désormais, les écoles disposent des ressources dont elles ont besoin pour rouvrir en toute sécurité pour cette nouvelle année scolaire, afin que chaque enfant puisse être à l’école à temps plein, en toute sécurité », a encore assuré Joe Biden vendredi.

Pour éviter de nouvelles fermetures, les entreprises, de leur côté, annoncent les unes après les autres que leurs employés auront l’obligation de se faire vacciner. Et à New York, clients et salariés des restaurants en intérieur, salles de sports ou de spectacles doivent avoir reçu au moins une dose.

Freins au retour à l’emploi

Les États-Unis font également face à des inégalités toujours très élevées, puisque le taux de chômage des minorités noire et hispanique reste bien plus élevé que celui des blancs.

En outre, le taux de participation au marché de l’emploi, stable depuis des mois, est de 61,7 %, contre 63,3 % en février 2020.

Cela montre que de nombreuses personnes sont encore en dehors des statistiques de l’emploi, les freins au retour à l’emploi restant nombreux : enfants à garder, fréquences réduites des transports en commun, mais aussi craintes liées au virus.

Certains employeurs et responsables politiques pointent également du doigt les allocations chômage plus généreuses versées face à la pandémie, estimant que ces aides incitent les chômeurs à rester chez eux.

La moitié des États du pays les a ainsi diminuées ou supprimées, sans attendre leur expiration début septembre. Pour attirer les candidats au recrutement, les entreprises, elles, augmentent les salaires, qui grimpent pour le quatrième mois d’affilée.  

La situation du marché de l’emploi est également surveillée de près par la Banque centrale américaine (Fed). Des progrès jugés suffisants signifieraient réduire son soutien à l’économie, c’est-à-dire ralentir ses achats d’actifs, puis relever ses taux directeurs.