(Washington) La situation du marché du travail continue de s’améliorer aux États-Unis avec des créations d’emplois soutenues dans les services et un recul des demandes hebdomadaires d’allocation chômage, une bonne nouvelle saluée par la Maison-Blanche.

« Les nouvelles demandes d’allocations chômage viennent de tomber à un creux, le niveau le plus bas en 16 mois et en baisse de plus de la moitié depuis que @POTUS (acronyme pour President of The United States, président des États-Unis, NDLR) a pris ses fonctions », a réagi Jen Psaki, la porte-parole de la Maison-Blanche sur Twitter.  

« Le plan économique du président fonctionne : le chômage et la COVID-19 sont en baisse ; et les emplois, la croissance économique ainsi que la confiance des consommateurs sont en hausse », a-t-elle ajouté.

L’administration Biden publiera vendredi son rapport sur l’emploi pour le mois de juin. Les économistes tablent sur une légère baisse du taux de chômage, à 5,7 %, et des créations d’emplois de l’ordre de 680 000 après 559 000 en mai.

Le président Joe Biden a prévu de le commenter, le retour au plein emploi étant l’une de ses priorités.

Jeudi, le département du Travail a indiqué qu’entre le 20 et 26 juin, 364 000 personnes avaient déposé une demande d’allocations chômage, soit une baisse de 51 000 comparé à la semaine précédente.  

Il faut remonter au 14 mars 2020 pour avoir un niveau inférieur quand les demandes s’élevaient à 256 000, a souligné le ministère.  

« Ce n’est pas surprenant de voir les demandes d’allocations chômage chuter étant donné le grand nombre d’offres d’emploi et la réouverture de l’économie qui nécessite de nouvelles embauches », a estimé Patrick O’Hare, analyste chez Briefing.com.

À mesure que les infections par la COVID-19 se sont atténuées, les États ont levé les restrictions commerciales, stimulant l’activité dans tous les secteurs.  

Résultat : en juin, le secteur privé a créé 692 000 emplois dont 624 000 dans les services, secteur le plus affecté économiquement par les restrictions pour contenir la propagation du virus, avait indiqué mercredi ADP, le groupe de services aux entreprises.

C’est l’industrie des loisirs et l’hôtellerie qui a affiché la plus forte progression (332 000) en juin, les entreprises étant autorisées à rouvrir à pleine capacité à la faveur de la vaccination.

Les Américains ont recommencé à voyager et à dépenser davantage, aidés par les aides gouvernementales distribuées plus tôt dans l’année.  

Les dépenses de consommation, principal moteur de la croissance économique aux États-Unis, devraient ainsi contribuer à la reprise au cours de l’été.  

Pendant ce temps, les offres d’emplois ont atteint des niveaux records ce printemps.

Pour autant, les employeurs sont confrontés depuis plusieurs mois aux difficultés de recrutement.

Le président de la Banque centrale américaine a, lui-même, reconnu récemment que le marché de l’emploi mettait plus de temps que prévu à se remettre de la crise provoquée par la pandémie.

Vers la fin des allocations exceptionnelles

Selon lui, une combinaison de facteurs explique ce retour au travail poussif malgré les offres d’emplois abondantes : l’inadéquation entre emplois et profils des demandeurs d’emploi, le problème de garde d’enfants, la peur persistante de la COVID-19 ou encore le changement d’aspiration professionnelle de certains travailleurs qui ont décidé de prendre leur temps plutôt que d’accepter n’importe quelle offre.  

Les républicains incriminent, eux, les allocations chômage très généreuses depuis le début de la pandémie qui permettent à certains chômeurs peu qualifiés de gagner plus que lorsqu’ils occupaient des emplois peu rémunérés.

Actuellement, les chômeurs peuvent recevoir une allocation supplémentaire de 300 dollars par semaine, qui s’ajoutent aux allocations des États qui varient de 230 à 820 dollars hebdomadaires.

« Vingt-deux des 26 États ayant annoncé la fin anticipée des allocations de chômage d’urgence ont effectivement mis fin à ces aides », a indiqué Nancy Vanden Houten, économiste chez Oxford Economics en soulignant que l’un d’entre eux, l’Indiana, a reçu l’ordre de rétablir les prestations d’urgence.

Ceci a sans doute aussi pesé dans la baisse drastique du nombre des demandes la semaine dernière.

Cela va « dans la bonne direction », mais « les licenciements se poursuivent à un rythme élevé alors même que les entreprises signalent des pénuries de main-d’œuvre », selon Rubeela Farooqi, économiste chez HFE.  

Dans l’ensemble, les demandes d’allocations vont continuer de baisser au cours des prochaines semaines dans la mesure où les États mettent fin aux prestations fédérales, prédit-elle. « Reste à savoir si la fin anticipée des prestations sociales se traduira par une croissance de l’emploi sensiblement plus rapide ».