(Washington) Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont continué à reculer aux États-Unis et sont tombées à un nouveau plus bas depuis le début de la pandémie, selon les données publiées jeudi par le département du Travail.

Entre le 16 et le 22 mai, 406 000 personnes se sont inscrites pour recevoir une allocation chômage, soit 38 000 de moins que la semaine précédente.

C’est mieux qu’attendu par les analystes qui tablaient sur 425 000 nouvelles inscriptions.

Mais c’est toujours un niveau près de deux fois plus élevé qu’avant la pandémie.

Le nombre total de bénéficiaires d’une allocation chômage, en comptant les aides mises en place pour faire face à la pandémie, était de 15,8 millions de personnes début mai, en baisse également, selon les données également publiées jeudi.

Mais ces aides devraient bientôt être réduites, voire disparaître, pour beaucoup d’Américains au chômage, la quasi-totalité des États républicains ayant décidé de les réduire ou les supprimer dès juin ou juillet.

Selon eux en effet, ces aides inhabituellement généreuses incitent les chômeurs à rester chez eux plutôt que de chercher un emploi, alors que beaucoup d’employeurs peinent en effet à recruter, notamment aux postes les moins qualifiés, et donc les moins bien payés.

Les commandes de biens durables plombées par les transports en avril

Les commandes de biens durables aux États-Unis ont baissé en avril, pour la première fois depuis un an, plombées par les transports, surtout l’automobile qui souffre de la pénurie de puces, selon les données publiées jeudi par le département du Commerce.

Les commandes ont reculé de 1,3 %, en avril par rapport à mars, pour s’établir à 246,2 milliards de dollars. Ce recul a surpris les analystes, qui s’attendaient à les voir augmenter de 0,8 %.

Mais en excluant les transports, qui baissent pour le deuxième mois d’affilée, les commandes augmentent de 1 %.

Les chiffres du mois de mars ont par ailleurs été révisés en hausse, et la progression s’établit finalement à 1,3 %, au lieu de +0,5 %.

Les biens considérés comme durables sont ceux utilisés pendant trois ans ou plus comme les voitures, les appareils électroménagers ou électroniques.

En avril, les commandes ont en effet été plombées par les équipements de transports, qui ont reculé pour le deuxième mois consécutif, et ont plongé de 6,7 % sur un mois.

L’industrie automobile a particulièrement souffert, pénalisée par la pénurie mondiale de semi-conducteurs qui a contraint les fabricants à faire des pauses dans la fabrication par manque de pièces. Les nouvelles commandes ont plongé de 6,2 % sur un mois.

À l’inverse, les commandes de pièces et d’avions civils ont bondi de 17,4 %.

La demande en biens est cependant très forte aux États-Unis, où les aides versées par le gouvernement dans le cadre du dernier plan de relance, adopté en mars, ont permis de renflouer les comptes de nombreux ménages.

Par ailleurs, une partie de la population, qui n’a ni voyagé ni été au restaurant ou en salles de sport pendant un an, a ainsi fait des économies.

Les Américains sortent donc de la pandémie avec un taux d’épargne élevé, de l’argent à dépenser. Et plus d’un tiers de la population est désormais vacciné, permettant à l’activité de reprendre.

Le président Joe Biden veut désormais faire adopter deux plans d’investissements, pour relancer durablement l’activité économique et créer des emplois.

Croissance du PIB confirmée, à 6,4 % au 1er trimestre

Les États-Unis ont enregistré une croissance de 6,4 % au premier trimestre en rythme annualisé, un rebond rapide stimulé par les plans de relance massifs qui ont dopé les dépenses de consommation, selon le département du commerce qui confirme ainsi son estimation préliminaire.

« L’augmentation du PIB du premier trimestre reflète la poursuite de la reprise économique, la réouverture des commerces et la poursuite de la réponse gouvernementale liée à la pandémie de COVID-19 », a résumé le ministère dans un communiqué.

Il rappelle qu’au cours de la période de janvier à mars, des millions de ménages ont reçu des chèques du gouvernement tandis que les allocations chômage exceptionnelles ont continué à être versées.

Le département du commerce précise avoir révisé en hausse les dépenses de consommation (+11,3 %) et des investissements fixes non résidentiels (+10,8 %).

Mais ceux-ci ont été compensés par des révisions à la baisse des exportations et des investissements privés dans les stocks, d’où le maintien de la hausse du PIB à 6,4 %.

Les États-Unis privilégient la croissance du PIB en rythme annualisé, c’est-à-dire par rapport au trimestre précédent tout en projetant l’évolution du dernier trimestre connu sur l’année entière. Cela permet de donner une idée de la croissance annuelle si le rythme observé au cours des trois derniers mois se maintenait.

Mais d’autres économies avancées, comme la France, utilisent la comparaison d’un trimestre sur l’autre.

Si l’on prend ce mode de calcul, la hausse du PIB américain est de 1,6 %, un taux inchangé par rapport à l’estimation préliminaire qui avait été publiée le 29 avril.

Au premier trimestre, les pressions sur les prix se sont accentuées avec une hausse de 3,7 % (révisé en hausse) selon l’indice PCE.

L’accélération de la hausse des prix fait craindre une surchauffe de l’économie américaine qui bénéficie d’injections de milliers de milliards de dollars depuis un an.

Mais pour l’heure, la Banque centrale américaine, le Fonds monétaire international et de nombreux économistes ne redoutent pas une spirale inflationniste, estimant qu’il s’agit d’une hausse transitoire.

Les promesses de ventes de logements reparties à la baisse en avril

Les promesses de ventes de logements sont reparties à la baisse en avril aux États-Unis, en partie à cause du nombre exceptionnellement faible de biens à vendre, a indiqué jeudi la Fédération nationale des agents immobiliers (NAR).

L’indice mesurant ces promesses s’est contracté de 4,4 % en avril, pour s’établir à 106,2 points. Cette baisse a surpris les analystes, qui attendaient une hausse de 1,5 %.

Le nombre de maisons et appartements à vendre est toujours beaucoup trop faible pour répondre à la demande, notamment parmi les biens les moins chers.

En revanche, « le marché haut de gamme est toujours très actif, car les stocks y sont plus abondants », relève Lawrence Yun, économiste en chef de la NAR dans un communiqué.

Mais selon lui, la situation devrait s’améliorer à partir de l’automne.

Il relève également que de nombreux propriétaires pourraient vendre leur bien après la fin du moratoire sur les expulsions locatives.

Le pays connaît depuis un an une ruée sur l’immobilier, avec des taux d’intérêt historiquement bas et le déploiement du télétravail qui pousse les familles à rechercher des biens plus grands.