(Toronto) Les prix des propriétés grimpent sur le marché des chalets au Canada, puisque de plus en plus d’acheteurs envisagent de s’installer à temps plein à l’écart de la ville, a indiqué lundi la firme de courtage immobilier Royal LePage.

Selon l’entreprise, le prix médian des propriétés récréatives unifamiliales a augmenté de 11,5 % pour atteindre 453 046 $ au cours des neuf premiers mois de l’année.

Ces données sont dévoilées alors que les prix des propriétés immobilières connaissent une reprise, après le confinement du printemps pour la COVID-19, qui a paralysé le marché printanier, habituellement très occupé. Une forte demande et des stocks limités ont caractérisé le marché lors de sa réouverture, cet été et cet automne, ce qui a entraîné hausse des prix de 15,2 % le mois dernier au Canada, par rapport à l’an dernier, selon l’Association canadienne de l’immeuble.

Selon le président et chef de la direction de Royal LePage, Phil Soper, le nombre de propriétés à vendre pour tous les types de propriétés récréatives a diminué en raison de la demande croissante, du moins jusqu’en septembre.

« Je n’ai jamais vu un niveau d’inscriptions aussi bas en 15 ans », a affirmé Heather Fitzgerald, courtière immobilière de Royal LePage à Moncton, au Nouveau-Brunswick, dans le rapport. Alors que de nombreux acheteurs ont choisi de s’éloigner de la ville pour se rapprocher de la nature, Mme Fitzgerald a aussi noté une hausse du nombre d’acheteurs en provenance du Québec et de l’Ontario.

Corey Huskilson, un autre courtier de l’agence, établi à Halifax, a souligné que les acheteurs provenant de l’extérieur des Maritimes s’attendaient « à travailler à distance dans un avenir prévisible », et se rendaient dans la région.

Les agents immobiliers de 54 % des marchés récréatifs ont constaté une augmentation « considérable » du nombre d’acheteurs à la recherche d’une résidence principale d’où ils pourront travailler à distance, a indiqué Royal LePage.

« (Le confinement) a engendré un besoin imminent pour de nombreux résidents en zones urbaines de déménager vers la banlieue pour gagner un espace de vie supérieur », a observé dans le rapport Éric Léger, courtier immobilier dans les Laurentides.

Des courtiers dans d’autres provinces ont noté des tendances similaires, et un d’eux a souligné que les acheteurs albertains étaient en concurrence avec des gens de partout au pays pour mettre la main sur des propriétés dans la région de Canmore.

« Grâce à l’aménagement de l’autoroute, il ne faut désormais que 1,5 heure pour faire le trajet depuis Saskatoon, ce qui rend le télétravail plus accessible pour ceux qui doivent encore se rendre au bureau quelques jours par semaine », a noté le dirigeant d’agence Lou Doderai dans le rapport.

Le document indique que les retraités ont également fait grimper les prix des chalets. Des agents immobiliers ont rapporté que le nombre de retraités avait augmenté cette année dans 68 % des régions, par rapport à l’année dernière.

« Les baby-boomers à la retraite exercent une pression à la hausse sur les prix et leur forte demande réduit le nombre de propriétés disponibles depuis quelques années. Ces retraités se trouvent maintenant en concurrence avec les personnes qui travaillent à distance », a observé Bob Clarke, courtier immobilier de Royal LePage dans la région ontarienne de Muskoka.

« Auparavant, la question qu’on me posait le plus souvent était “la propriété est-elle exposée à l’ouest ?” Désormais, la plus grande préoccupation des clients est la qualité de la connexion à internet. »