(Washington) Les banques centrales doivent se montrer « innovantes » et « audacieuses » mais elles ne peuvent lutter seules contre la crise économique mondiale, a souligné mardi la directrice générale du FMI, relevant le « rôle fondamental » des politiques des gouvernements.

Les institutions financières, qui ont abaissé les taux d’intérêt et facilité les prêts pour maintenir à flot les entreprises, doivent trouver une façon de renouveler « le cadre » de leur politique monétaire et de « mettre à jour leur boîte à outils », a déclaré Kristalina Georgieva dans un discours préparé en vue d’un dialogue avec le vice-président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Richard Clarida.

Le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE) Philip Lane et la sous-gouverneure de la Banque du Canada Carolyn Wilkins devaient également y participer.

« Cela leur donnera de nouvelles munitions vitales pour lutter contre la crise et soutenir la reprise », a-t-elle ajouté.  

Pour autant, insiste-t-elle, « la politique monétaire ne doit pas et ne peut pas faire le travail seule ».  

La dirigeante du Fonds monétaire international martèle depuis des mois que la politique budgétaire a un « rôle fondamental » à jouer.

« Les décideurs ont intensifié leur soutien budgétaire pendant la crise et doivent continuer à le faire pour soutenir une reprise durable et inclusive », a-t-elle également commenté.

Depuis le choc mondial provoqué par la pandémie de COVID-19, Mme Georgieva a constamment poussé les gouvernements à ne pas relâcher leurs efforts, à maintenir leur soutien budgétaire et à augmenter les dépenses notamment dans les investissements d’infrastructures.

La dirigeante de l’institution de Washington rappelle l’enjeu : « protéger des millions de personnes de la tragédie des pertes d’emplois et d’un ralentissement prolongé ».

Le FMI table sur une contraction du Produit intérieur brut (PIB) mondial de 4,4 % cette année avant un rebond de 5,2 % en 2021.