(Ottawa) Pour la troisième fois en l’espace de moins d’un mois, la Banque du Canada abaisse son taux directeur.

La Banque du Canada a annoncé vendredi la diminution d’un demi-point de son taux cible, qui s’établit donc à 0,25 %. Cette décision « non prévue » ayant « pour objectif de soutenir le système financier canadien et l’économie pendant la pandémie de COVID-19 », a annoncé l’institution par voie de communiqué.

« La propagation de la COVID-19 a des conséquences sérieuses pour les Canadiens et pour l’économie, tout comme la chute marquée des prix mondiaux du pétrole. La contraction attribuable à la pandémie a entraîné l’adoption de mesures budgétaires fermes au Canada afin de venir en aide aux particuliers et aux entreprises et de réduire au minimum tout dommage permanent à la structure de l’économie », poursuit la Banque du Canada.

« Les ajustements effectués amortissent les effets des chocs en diminuant les coûts d’emprunt. Ses efforts pour maintenir le fonctionnement du système financier aident la population et les entreprises à continuer d’avoir accès au crédit. Notre décision d’aujourd’hui vise à soutenir le système financier pour qu’il puisse remplir son rôle central, soit procurer du crédit à l’économie, et à préparer le terrain en vue du retour à la normale de l’économie », indique-t-on.

Un déficit de 112,7 milliards en 2020-2021

Vendredi, à peu près au même moment que cette annonce inattendue, le directeur parlementaire du budget (DPB) publiait une analyse disant que le déficit budgétaire atteindra 26,7 milliards de dollars en 2019-2020, puis 112,7 milliards de dollars en 2020-2021.

Selon le scénario économique, le PIB réel canadien devrait diminuer de 2,5 % au premier trimestre de 2020, puis de 25 % au deuxième trimestre, et qu'en 2020, la croissance du PIB réel serait de -5,1 %, « la croissance la plus faible jamais enregistrée depuis 1962 ».

Pour en arriver à ces constats, le DPB est parti du principe que les mesures de distanciation sociale et de confinement demeureront en vigueur pendant près de six mois, soit jusqu'au mois d'août.

Il a également fait l’hypothèse que les pays membres et partenaires de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ne plafonneront pas la production de pétrole afin d’équilibrer les marchés mondiaux.

L'agent indépendant du Parlement insiste sur le fait que ce scénario à l’étude « n’en est qu’un seul parmi les nombreux scénarios possibles », et non pas une prévision. Il signale aussi que l'analyse sera mise à jour si de nouvelles données et informations l'exigent.