(Washington) La rupture est consacrée entre Amazon et Joe Biden : à coup de tweets interposés, le géant du commerce en ligne a rétorqué sèchement au candidat démocrate à l’élection présidentielle de 2020 qui l’a critiqué pour ne pas payer assez d’impôts.

« Nous avons payé 2,6 milliards de dollars en impôts sur les sociétés depuis 2016. Nous payons chaque centime que nous devons », a tweeté Amazon.

Et de rappeler à l’ancien vice-président américain que c’est le Congrès qui a conçu la nouvelle législation sur la fiscalité des entreprises pour les « encourager à réinvestir dans l’économie américaine ».  

« On suppose que la plainte du vice-président Biden vise le code fiscal, et non Amazon », conclut-il, en prenant le soin de préciser qu’Amazon a investi 200 milliards de dollars depuis 2011 et créé 300 000 emplois américains.

Joe Biden avait déclaré de son côté : « Je n’ai rien contre Amazon, mais aucune entreprise réalisant des milliards de dollars de bénéfices ne devrait payer un taux d’imposition inférieur à celui des pompiers et des enseignants ».

Il avait alors invité « à récompenser le travail, pas seulement la richesse ».

Le tweet de Joe Biden, publié jeudi, était lié à un article du New York Times citant des données sur les entreprises de l’Institut sur la fiscalité et la politique économique (Institute on Taxation and Economic Policy), plutôt orientée à gauche, faisant état de gains de milliards de dollars par les sociétés en 2018 sans payer de taxes fédérales.

Cette analyse montrait qu’Amazon était en tête des entreprises, avec des bénéfices avant impôts de près de 11 milliards.

Selon ces données, la société a bénéficié d’un taux d’imposition négatif de 1,2 % grâce à un remboursement de 129 millions de dollars.

Pour autant, la réforme fiscale oblige aussi les entreprises à payer des impôts sur leurs bénéfices à l’étranger, une mesure destinée à inciter à rapatrier ces revenus et à investir plutôt aux États-Unis.

Les républicains, qui ont porté cette réforme, soutiennent depuis le début que la diminution des impôts va alimenter la croissance économique qui compensera l’abaissement des taxes fédérales payées par les entreprises.

Pour l’heure, les indicateurs économiques leur donnent raison. Les États-Unis ont enregistré une croissance de 2,9 % en 2018 et, au premier trimestre, l’expansion a atteint 3,1 %.

Ironie de l’histoire, c’est un ancien proche de Joe Biden sous la présidence Obama, Jay Carney, qui est actuellement responsable des relations publiques d’Amazon.

Il a quitté la Maison-Blanche en juin 2014 après un peu plus de trois ans au poste de porte-parole. Il avait auparavant été directeur de la communication de Joe Biden.