Une cinquantaine de travailleurs des Plaines d’Abraham, à Québec, ont déclenché une grève jeudi, alors que la saison touristique commence.

Les travailleurs, qui sont membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada, affiliée à la FTQ au Québec, ont déjà voté en faveur d’un mandat de grève générale illimitée. Ils prévoient cependant revenir au travail lundi matin.

Mais il pourrait ne s’agir que d’un coup de semonce avant de déclencher véritablement une grève de plus longue durée, alors que la saison touristique battra son plein, a prévenu au cours d’une entrevue vendredi Claudia Bellavance, secrétaire-trésorière de la section locale concernée à l’AFPC.

Ces travailleurs fédéraux des Plaines d’Abraham veillent à l’entretien, entre autres, de ce vaste lieu touristique qui reçoit quelque 4000 000 de touristes chaque année, notamment lors du Festival d’été de Québec et des festivités de la Saint-Jean. Ils sont des guides, préposés à l’accueil au musée, arboriculteurs, menuisiers, électriciens, soudeurs et autres.

« On veut essayer de profiter du momentum pour rallier la population à notre cause. C’est nous qui entretenons les plaines ; c’est nous qui permettons à ces gens de venir ici le dimanche faire des pique-niques, du jogging et utiliser les toilettes publiques et visiter le musée et apprendre sur l’histoire canadienne », a illustré Mme Bellavance.

Ces travailleurs revendiquent la parité avec leurs collègues exerçant les mêmes métiers qui travaillent pour Parcs Canada et pour la Commission de la Capitale nationale. À l’heure actuelle, il existerait d’importants écarts de salaire pour le même métier, selon l’employeur, a soutenu Mme Bellavance.

« Chacune des conventions collectives est négociée séparément. Et on s’est rendu compte récemment, en faisant les comparables, que certains postes de travail pouvaient être payés jusqu’à 42 % moins cher que Parcs Canada ou la Commission de la Capitale nationale à Ottawa pour exactement le même métier », a affirmé Mme Bellavance.

« On a plusieurs employés qui sont très précaires. On a beaucoup d’employés qui sont saisonniers, d’autres qui sont sur appel, des employés qui sont sur appel depuis 15 ans et qui travaillent régulièrement 30, 35 heures-semaine, plusieurs mois par année, parfois 10 mois par année. Mais, parce que leur statut est sur appel, ils n’ont droit à aucun avantage social, aucun fonds de pension », a déploré Mme Bellavance.

Employeur

Selon Mme Bellavance, l’employeur serait ouvert à accorder de bien meilleurs salaires, mais il ignore s’il disposera des fonds suffisants du gouvernement canadien pour ce faire.

C’est pourquoi des syndiqués de l’AFPC ont décidé de rendre visite à des députés fédéraux, vendredi, afin de faire pression sur eux. Ils se sont notamment rendus au bureau de circonscription du ministre Jean-Yves Duclos à Québec dans le but de lui parler.

Joint au téléphone, l’employeur, la Commission des champs de bataille nationaux, n’a pas voulu commenter le conflit de travail, « pour ne pas nuire aux discussions ».

Le service des communications a toutefois souligné qu’une médiatrice fédérale avait été affectée au dossier.

La convention collective est échue depuis novembre 2017.