Une cour ontarienne a donné son feu vert mercredi à l'entente qui verra le géant des télécommunications Rogers Communications acquérir le fournisseur de services sans fil Mobilicity pour environ 465 millions $, ce qui pourrait entraîner une série de transactions qui affecteront les consommateurs en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.

Rogers [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] vendra aussi du spectre à Wind Mobile, qui s'est distingué comme un des principaux rivaux des trois plus grandes sociétés de télécommunications canadiennes, et complétera l'acquisition, précédemment annoncée, de spectre auprès du câblodistributeur Shaw.

L'offre d'achat de Rogers pour Mobilicity a en outre été approuvée par Industrie Canada, qui avait empêché Telus de réaliser la même acquisition par le passé. Pour aller de l'avant, la transaction avec Rogers devra également obtenir le feu vert du Bureau de la concurrence.

Le juge Frank Newbould, de la Cour supérieure de justice de l'Ontario, a rendu sa décision à la suite d'une brève audience, mercredi matin à Toronto.

Mobilicity est active dans cinq marchés urbains, soit ceux d'Ottawa, de Toronto, de Calgary, d'Edmonton et de Vancouver.

Wind Mobile est aussi présente dans ces villes et compte environ 800 000 clients actuellement, soit environ le dixième de la base de consommateurs de n'importe lequel des trois géants du secteur - Rogers, Telus [[|ticker sym='T.T'|]] et Bell [[|ticker sym='T.BCE'|]].

Le chef de la direction de Rogers, Guy Laurence, a estimé que son entreprise avait ainsi «mis la main sur le spectre dont nous avions besoin» après avoir travaillé avec le gouvernement pour exploiter «ces précieuses ressources inutilisées».

Le spectre sans fil, essentiellement une radiofréquence, est un actif précieux pour les groupes de télécommunications parce qu'il représente une des pièces essentielles du service sans fil qu'ils offrent aux consommateurs.

William Aziz, le chef de la restructuration qui a supervisé le processus depuis avril 2013, a expliqué que l'offre de Rogers était celle qui proposait le prix le plus élevé et qu'elle représentait l'option «la plus réalisable» pour l'entreprise.

«Ceci sera la fin d'une longue saga qui va raffermir l'industrie canadienne du sans-fil», a-t-il affirmé à la suite de la décision.

Le gouvernement fédéral avait déjà empêché Telus de faire une transaction semblable sous prétexte que les trois grands groupes nationaux de télécommunications ne pouvaient pas acquérir du spectre qui avait été mis de côté pour les nouveaux joueurs du secteur, incluant Mobilicity.

Mais M. Aziz a indiqué que ses plus récentes discussions avec Industrie Canada lui avaient donné l'impression que l'agence gouvernementale n'entretenait plus les mêmes inquiétudes que par le passé au sujet de la concentration du spectre aux mains d'un petit groupe de fournisseurs de services sans fil canadiens.

«Compte tenu de l'attribution récente de spectre dans (différentes bandes), toutes les entreprises de services sans fil, qu'elles soient déjà en activité ou non, ont eu plusieurs occasions d'acquérir des licences et d'obtenir le spectre dont elles avaient besoin dans les zones de service visées», a de son côté expliqué Industrie Canada dans un communiqué.

«L'attribution de ces licences a modifié de façon notable la propriété du spectre dans ces zones», a ajouté l'agence, soulignant que les transferts annoncés mercredi «n'entraîneront pas une concentration excessive du spectre entre les mains d'une entreprise, et ne nuiront pas à la concurrence future».

«Notre gouvernement n'a qu'un but: prendre des mesures concrètes pour offrir plus de choix, des prix plus bas et de meilleurs services sans-fil aux citoyens et aux familles, a déclaré dans le même communiqué le ministre de l'Industrie, James Moore. L'approbation de ces transferts de licences correspond à notre objectif.»