L'action de l'imprimeur québécois Transcontinental (t.tcl.a) a plongé de plus de sept pour cent à la Bourse de Toronto jeudi après le dévoilement de résultats qui, malgré leur croissance, ont déçu les analystes.

Sur le parquet de Bay Street, le titre de la société a clôturé la séance à 16,56 $, en recul de 1,30 $, ou 7,28%.

Cela n'a toutefois pas semblé déranger le président et chef de la direction de Transcontinental, François Olivier, qui, en conférence téléphonique avec les analystes, s'est dit «satisfait des résultats».

Pour le trimestre clos le 30 avril, l'imprimeur a vu ses profits plus que doubler, à 81,2 millions, ou 1,04 $ par action, alors que son bénéfice ajusté a progressé de 13,7, à 39,1 millions de dollars, ou 50 cents par action.

Les recettes, stimulées par les acquisitions de Capri Packaging et des hebdomadaires de Corporation Sun Media - une filiale de Québecor [[|ticker sym='t.qbr.b'|]] -, ont grimpé de 2,7%, à 490,5 millions.

Cette performance trimestrielle n'a toutefois pas répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit ajusté par action de 54 cents ainsi que des revenus de 491 millions.

Transcontinental a également raté la cible en dévoilant un bénéfice d'exploitation de 87 millions, en hausse de 10%, alors que les attentes étaient de 96 millions.

M. Olivier a expliqué que le chiffre d'affaires avait entre autres été influencé négativement par le retrait du détaillant Target au Canada ainsi que par le nombre d'hebdomadaires que possédait Transcontinental à la même période l'an dernier.

«Il y avait 35 journaux (hebdomadaires) de plus qui étaient distribués et qui n'existent plus aujourd'hui, a-t-il analysé. D'une année à l'autre, c'est un recul considérable.»

M. Olivier a rappelé que Transcontinental n'avait encore rien fait dans le cadre de la transaction avec Sun Media puisque le Bureau de la concurrence n'avait toujours pas terminé son travail d'analyse.

L'organisme avait donné son feu vert conditionnel à la transaction, imposant à Transcontinental de vendre 34 des 154 hebdomadaires de son portefeuille, dont certains achetés de la filiale de Québecor.

Outre le retrait canadien de Target, M. Olivier a expliqué que la consolidation des bannières Future Shop et Best Buy au pays avait eu un impact négatif sur les activités de distribution de circulaires.

Par secteur, les revenus des activités d'impression ont avancé de 4,4% pour s'établir à 365,2 millions. Dans le secteur des médias, ils ont été de 138,1 millions, en recul de 1,6%.

«L'environnement du secteur des médias présente des défis constants pour les médias imprimés», a observé Haran Posner, de RBC Marchés des capitaux, dans une note de recherche.

À l'instar de M. Olivier, l'analyste s'attend à ce que le départ de Target ait une influence négative sur les activités d'impression de circulaires de Transcontinental en raison du volume que représentait le détaillant.

Néanmoins, le dirigeant de l'entreprise a rappelé qu'elle avait livré des résultats en croissance grâce à la diversification de ses activités dans l'emballage souple, la consolidation dans le secteur de la presse hebdomadaire québécoise ainsi que la réduction de ses coûts.

Plus d'un an après avoir mis la main sur Capri Packaging, M. Olivier a réitéré qu'il cherchait à réaliser d'autres acquisitions à court terme aux États-Unis dans le secteur de l'impression d'emballages souples de produits alimentaires.

S'il a concédé aux analystes qu'il y avait des occasions sur le marché, le patron de Transcontinental n'a pas voulu fournir d'échéancier dans ce dossier.

La société a déclaré un dividende de 17 cents par action. Le paiement se fera le 22 juillet aux actionnaires inscrits en date du 6 juillet.