Gros coup d'accélérateur pour le concepteur montréalais de solutions de points de vente LightSpeed, qui annoncera aujourd'hui la conclusion d'une nouvelle ronde de financement de 35 millions de dollars qui lui permettra notamment de se concentrer sur une expansion internationale.

Deux fonds, l'un québécois et l'autre américain, se partagent dans une proportion inconnue cet investissement. Pour le fonds québécois iNovia Capital, il s'agit du plus gros investissement de son histoire, confirme son directeur associé, Chris Arsenault.

Pour l'américain Accel Partners, il s'agit déjà d'un deuxième investissement dans LightSpeed, après une première mise de 30 millions en 2012. Par l'entremise d'Accel, LightSpeed peut se targuer d'une parenté avec Facebook, Dropbox, Spotify ou Supercell, entre autres.

La suite de logiciels de caisse, de facturation et de gestion de stocks de LightSpeed est déjà employée par environ 20 000 détaillants dans une trentaine de pays et traite plus de 7,5 milliards de dollars en transactions sur une base annuelle.

«C'est le scénario parfait pour un investisseur en capital de risque comme nous: ils ont déjà 20 000 clients, ils veulent grossir, ce sont des clients qui paient, ils ont de nouveaux produits en développement et ils sont dans notre cour», explique M. Arsenault.

Les nouveaux fonds obtenus par LightSpeed serviront «à prendre de l'expansion géographiquement», explique le fondateur de l'entreprise, Dax Dasilva, avec entre autres l'ouverture de bureaux de vente à l'étranger. Il lui faudra aussi travailler à la localisation et à l'adaptation des logiciels.

La solution de LightSpeed s'adresse aux commerçants au détail de tous genres, mais elle attire particulièrement ceux qui doivent composer avec des stocks complexes.

Son implantation permet de révolutionner les façons de faire, témoigne Pierre-Benoit Duhamel, propriétaire du détaillant de vêtements hauts de gamme pour homme Clusier. De son propre aveu, sa boutique employait des moyens «antiques», principalement des feuilles Excel, avant l'implantation de LightSpeed.

«Ça nous a apporté de gros avantages, explique-t-il. Nous pouvons notamment acheter plus efficacement, faire tourner les stocks plus rapidement, faire un meilleur suivi des clients et gérer les transferts de stocks entre nos deux magasins.»

Bientôt les paiements

Dès l'automne, LightSpeed compte ajouter le traitement des paiements à sa suite.

«C'est la seule information qui manquait à notre panneau de contrôle, note M. Dasilva. Il fallait envoyer nos clients vers l'extérieur. Maintenant, les détaillants pourront voir quand ils recevront leurs dépôts ou obtenir des statistiques sur les types de paiement directement dans le logiciel. Nous serons aussi en mesure de leur offrir des frais de transaction inférieurs.»

Cette solution sera notamment compatible avec le service Apple Pay, dévoilé par Apple la semaine dernière.

«D'un côté, il y a Square, qui fonctionne bien pour les entreprises avec une multitude de petites transactions et des inventaires simples, comme des cafés, précise M. Arsenault. Ils sont très bons là-dedans. De son côté, LightSpeed est très bon pour gérer des stocks plus complexes, comme les vêtements à cause des tailles ou les vélos, avec les modèles et les pièces qui changent chaque année.»

LightSpeed emploie actuellement environ 140 personnes à son siège social de Montréal et une soixantaine d'autres dans ses bureaux d'Ottawa, de New York, d'Olympia (État de Washington) et de la Silicon Valley. Elle pourrait en ajouter une centaine au cours de la prochaine année.

Le bureau de Montréal, situé dans la Petite Italie, devrait déménager au printemps dans de nouveaux bureaux, à la gare Viger.