La mauvaise nouvelle: le studio de jeux vidéo québécois Sava Transmédia n'est plus. La bonne: personne ne se retrouve sans emploi.

Sava a été mis sur pied en 2011 par Alain Tascan, aussi fondateur des studios locaux d'Ubisoft et d'Electronic Arts. Cette fois par contre, il n'agissait pas pour une entreprise étrangère, mais avait plutôt attiré des investisseurs locaux, à savoir François de Gaspé Beaubien, le fondateur des clubs 24 Hour Fitness Leonard Schlemm ainsi que le Dr Sheldon Elman et son fils, dirigeants du groupe de santé Medisys.

À son sommet, le studio comptait une quarantaine d'employés.

L'entreprise a mis fin à ses activités en février dernier, a confirmé hier M. Tascan après la parution sur le site internet VentureBeat d'un article relatant le récit qu'il avait fait de cette fermeture lors d'une conférence en France, la semaine dernière.

Alors que l'expertise de M. Tascan et d'une bonne partie de son personnel reposait d'abord dans les productions pour consoles, Sava s'était dès le départ tourné vers les jeux mobiles. L'adaptation aura été plus difficile que prévu.

«Venir du vieux monde aura été un désavantage», a reconnu hier M. Tascan, qui ne souhaitait pas trop s'étendre sur cette histoire «pour ne pas démotiver les entrepreneurs, projeter l'image que c'est difficile ou qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans le domaine du jeu vidéo à Montréal, du moins pas sans avoir quelque chose de positif à annoncer aussi».

L'entrepreneur mijote en effet déjà un nouveau projet, toujours dans l'univers du mobile, qu'il entend dévoiler «au cours des prochaines semaines».

Un emploi pour tous

Si la fermeture de Sava, un acteur mineur, suscite les discussions dans l'univers du jeu vidéo, c'est surtout en raison de la façon dont elle s'est produite.

Avant de commercialiser son dernier jeu, Flip Chip Slots, M. Tascan a réuni son personnel pour mettre cartes sur table: soit le jeu fonctionne et tout baigne, soit c'est la fin. Et pour s'assurer que la douzaine d'employés encore en place reste jusqu'à une certaine date, il leur a promis de personnellement leur trouver un nouvel emploi en cas d'échec. La promesse fut tenue.

Fait à noter, Sava Transmédia est toujours officiellement en activité, de façon à percevoir les revenus que continuent de produire ses jeux. L'entreprise n'est pas en faillite et disposait encore, selon les propos de M. Tascan rapportés par VentureBeat, de six mois de liquidités. Elle en était tout simplement venue à un constat d'échec.