À en croire la Réserve fédérale (Fed), l'économie américaine prend du mieux, après le rude hiver qui a figé son expansion.

«La croissance de l'activité économique a repris récemment, lit-on dans son communiqué publié hier. Les indicateurs du marché du travail étaient divergents, mais ils révèlent, somme toute, une amélioration persistante.»

En conséquence, la Fed ralentit de nouveau de 10 milliards US le rythme mensuel de sa planche à billets. À partir d'aujourd'hui, elle diminue de 5 milliards US, à hauteur de 20 milliards US, ses achats de titres adossés à des créances hypothécaires et, à hauteur de 25 milliards US, ses obligations à long terme du Trésor.

Le Comité de politique monétaire appuie aussi à l'unanimité sa présidente Janet Yellen dans le maintien de la politique de réinvestissement des intérêts et du principal des titres arrivés à terme détenus par la Fed.

Le Comité rappelle qu'il entend maintenir son taux directeur dans une fourchette de 0 à 0,25% «pendant une durée considérable après que sera complété son programme d'achat d'actifs, surtout si la projection d'inflation reste au-dessous de sa cible à long terme de 2%».

De ce communiqué qui diffère bien peu du précédent, deux constats s'imposent néanmoins.

D'abord, la Fed estime que la léthargie de l'économie américaine durant l'hiver est essentiellement attribuable à une météo exécrable. N'empêche que les données préliminaires publiées hier par le Bureau of Economic Analysis ont laissé les observateurs pantois: l'expansion a été contenue à 0,1% en rythme annualisé au premier trimestre, soit au moins un point de pourcentage de moins que la prévision consensuelle.

En comparaison, l'expansion de la production canadienne mesurée par industrie a progressé de 0,2%, en février seulement, après un bond de 0,5% en janvier.

C'est donc dire que le rythme d'expansion de l'économie canadienne aura été plus rapide en un seul mois que celui de l'américaine en un trimestre!

Le Canada a sans doute supplanté les États-Unis l'hiver dernier pour le deuxième trimestre d'affilée.

Cette fois-ci, c'est grâce à la production en usine - celles de pièces et d'assemblage de véhicules en particulier -, à l'exploitation en mines et en carrières et à l'extraction d'hydrocarbures qui ont plus que tout assuré cette nouvelle expansion.

C'est de bon augure pour l'avenir.

Si l'optimisme de la Fed est fondé, alors la relance des exportations canadiennes devrait se concrétiser enfin ce printemps.

Après les deux mois de données pour l'hiver, le rythme annualisé de l'expansion canadienne est déjà de 1,5%. L'activité a assurément ralenti en mars, à cause de la grève dans le port de Vancouver. Reste à voir si ce sont surtout les importations en provenance d'Asie qui auront écopé.

Dernier détail qui plaira aux personnes qui croient que le hockey professionnel est source de richesses même si les salaires faramineux des joueurs sont payés en dollars américains: le petit segment des arts, spectacles et loisirs (10,8 milliards sur un produit intérieur brut réel de 1614 milliards) a reculé de 5,0% en février. Statistique Canada attribue ce repli à la participation des joueurs de la Ligue nationale de hockey (LNH) aux Jeux de Sotchi!

Il y aura eu rebond en mars et surtout en avril avec le début des interminables séries éliminatoires.

Halte-là! Halte-là! Halte-là! Les Canadiens sont là...