Le CRTC a dans sa ligne de mire les importants frais d'itinérance que les entreprises de téléphonie sans fil canadiennes imposent à leurs abonnés. L'organisme l'a confirmé hier en demandant officiellement à celles-ci de lui fournir des renseignements à ce sujet.

Ce n'est pas la première fois que le CRTC s'inquiète des frais d'itinérance. Déjà, dans son nouveau Code sur les services sans fil, dévoilé au début juin, il leur imposait une limite mensuelle de 100 $.

Les cas de voyageurs canadiens revenus au pays pour découvrir des factures pouvant atteindre plusieurs milliers de dollars en raison de l'utilisation de leur téléphone intelligent à l'étranger se sont multipliés depuis la prolifération de ces appareils.

Se disant sensible «aux préoccupations concernant les modalités et les tarifs associés aux services d'itinérance sans fil», le Conseil a diffusé hier une lettre dans laquelle il explique avoir déjà colligé des informations accessibles au public à ce sujet, mais avoir maintenant besoin de renseignements de nature privée pour poursuivre ses recherches.

Ces recherches touchent également les frais d'itinérance à l'intérieur du Canada. En effet, des fournisseurs régionaux, comme Vidéotron au Québec, doivent aussi faire appel à des ententes d'itinérance pour leurs clients qui voyagent dans d'autres provinces canadiennes, à l'extérieur des limites de leur réseau.

Parmi les renseignements demandés, toutes les entreprises devront notamment fournir copie de leurs ententes d'itinérance avec des fournisseurs canadiens et américains, détailler leurs tarifs et livrer un bilan comptable de leurs revenus d'itinérance, en distinguant la voix, les données et les messages textes.

OpenMedia, un organisme qui déplore depuis longtemps les prix des services sans fil au Canada, se réjouissait hier de cette initiative du CRTC.

«Le nouveau Code était un pas dans la bonne direction, mais avec trois entreprises qui contrôlent environ 95 % du marché au Canada, les dés sont pipés contre les Canadiens et les nouveaux entrants, et le Code n'arrivera pas seul à changer cela», a affirmé hier le directeur exécutif de l'organisme, Steve Anderson.