Le portrait des prix à la consommation au pays devient rapidement celui d'une désinflation. Statistique Canada a indiqué vendredi que le taux annuel a chuté d'un étonnant six dixièmes de point, à 0,4 pour cent le mois dernier, son plus bas niveau depuis octobre 2009, alors que les prix de l'essence ont plongé de six pour cent - également le recul le plus marqué depuis octobre 2009 - et que plusieurs autres biens de consommation ont enregistré des déclins.

Le dollar canadien retraitait de plus d'un cent par rapport à la devise américaine, vendredi, et les marchés ont perçu le rapport comme un signe que l'horizon d'une hausse des taux d'intérêt au Canada s'éloignait encore davantage.

Sur une base désaisonnalisée d'un mois par rapport à l'autre, les prix à la consommation ont chuté de 0,4 pour cent. Les analystes s'étaient attendus en moyenne à un déclin deux fois moins important.

Même les aliments, qui devaient selon plusieurs analystes accaparer une plus imposante part des budgets des ménages durant cette période dans la foulée de la sécheresse de l'été dernier aux États-Unis, ont seulement augmenté de 1,5 pour cent comparativement à l'année précédente.

Doug Porter, économiste en chef à la Banque de Montréal, s'est dit étonné, reconnaissant que l'inflation devrait remonter dans les prochains mois, mais «pas de façon marquée».

Les prix à la consommation ont ainsi augmenté de 0,4 pour cent au cours de la période de 12 mois se terminant en avril, après avoir progressé de 1 pour cent en mars, a indiqué vendredi Statistique Canada.

La baisse des prix de l'essence était en grande partie à l'origine de la différence de 0,6 point de pourcentage dans la variation sur 12 mois de l'IPC, a expliqué l'agence fédérale. La diminution des prix d'achat de véhicules automobiles a également joué un rôle.

D'une année à l'autre, les prix de l'essence ont baissé de 6 pour cent en avril, après avoir fléchi de 0,3 pour cent en mars.

Sans l'essence, l'IPC a augmenté de 0,8 pour cent au cours de la période de 12 mois se terminant en avril, après avoir progressé de 1,1 pour cent en mars.

Les composantes du logement et des aliments ont été les principaux facteurs ayant contribué à la hausse de l'IPC, tandis que la composante des transports a été le principal facteur ayant exercé une pression à la baisse.

Les coûts du logement ont augmenté de 1,3 pour cent au cours de la période de 12 mois, alors qu'ils avaient progressé de 1,1 pour cent en mars. D'une année à l'autre, les prix des aliments ont augmenté de 1,5 pour cent en avril, après avoir affiché une hausse de 1,8 pour cent en mars.

Les prix à la consommation ont augmenté dans huit provinces au cours de la période de 12 mois se terminant en avril. Le Nouveau-Brunswick et la Colombie-Britannique, où les prix à la consommation ont diminué, ont fait exception. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées à l'Île-du-Prince-Édouard (1,8 pour cent) et au Manitoba (1,8 pour cent).

Au Québec, les prix à la consommation ont augmenté de 0,4 pour cent au cours de la période de 12 mois se terminant en avril.