Encore amer de votre dernière contravention? Essayez de vous consoler avec ceci: en mettant la main dans votre poche, vous avez peut-être contribué à propulser une petite entreprise québécoise.

Son nom: Gtechna, une boîte de 40 employés qui met au point un arsenal d'outils informatiques pour aider la police à mieux faire son travail.

«Il se donne environ 4 millions de contraventions par année au Québec. En ce moment, nos systèmes en gèrent 2,5 millions», dit Michel Guay, PDG de Gtechna.

Billets de stationnement, contraventions de vitesse, rapports de collision: Gtechna veut éliminer la paperasse que remplissent encore bon nombre d'agents lorsqu'ils sévissent contre les citoyens.

Or, qui dit paperasse dit lourdeur administrative, risques d'erreurs et... possibilités de contester les contraventions. Car, non, Gtechna ne risque pas de vous aider à vous tirer d'un mauvais pas.

Les automobilistes délinquants du Québec ne sont pas les seuls à goûter à la médecine de Gtechna. De Washington à Pittsburgh en passant par Buffalo, l'entreprise réalise la moitié de ses ventes aux États-Unis.

Seulement 20% des 400 millions de contraventions qui se donnent chaque année en Amérique du Nord sont automatisées, estime M. Guay.

«C'est un marché pratiquement vierge qui s'ouvre devant nous. Notre chiffre d'affaires a grimpé de 40% l'an dernier, et on veut atteindre la même croissance cette année», dit le grand patron.

Gtechna veut constamment rester à l'affût des besoins de ses clients. Récemment, par exemple, les policiers ont commencé à utiliser des caméras numériques capables de lire les plaques d'immatriculation des véhicules.

Gtechna a aussitôt accouché d'un logiciel qui prend les informations recueillies par ces caméras et les compare à des banques de données. Si le système détecte une plaque d'immatriculation dont les frais n'ont pas été payés ou qui correspond à une voiture volée, un voyant lumineux s'allume automatiquement dans la voiture de police.

Programmeurs et installateurs

Gtechan livre sa technologie clé en main aux forces de l'ordre. Pendant qu'au premier étage, les programmeurs de Gtechna tapent du code dans des ordinateurs, au sous-sol, on s'active à installer les technologies directement dans les voitures de police.

Voitures démontées, pièces mécaniques éparpillées partout, jusqu'au bon vieux calendrier de filles sexy affiché un mur: on se trouve ici dans un vrai garage.

Lors de notre passage, une équipe s'affairait à effectuer une transformation extrême sur une Dodge Charger blanche flambant neuve de la Sûreté du Québec. Pour l'instant, avec son parechoc démonté et les faisceaux de fils électriques qui en sortent de partout, la voiture est inutilisable. Dans un jour ou deux, pourtant, on y aura installé gyrophares, caméras numériques et ordinateurs. Gtechna va même jusqu'à apposer les autocollants aux couleurs de la Sûreté du Québec afin de livrer des voitures de police prêtes à prendre la route.

«On s'est rendu compte qu'on vendait du logiciel aux policiers, mais que souvent, ils n'avaient même pas d'ordinateur dans l'auto! Alors on leur a dit: on va vous en installer. On prend l'auto quand elle sort du garage et on l'équipe au complet», explique Michel Guay.

Au fil des ans, Gtechna a réussi à financer sa croissance à même ses ventes, sans avoir recours aux fonds de capital-risque ou autres.

Actuellement, l'entreprise met beaucoup d'efforts pour adapter ses logiciels afin qu'ils puissent fonctionner sur des appareils mobiles commerciaux comme les iPhone, iPad et autres tablettes Android.

«Si on arrive à faire ça, on va être les tout premiers, dit M. Guay. On pense que les policiers vont commencer à utiliser des appareils commerciaux pour faire leur travail. C'est un pari qu'on prend... et on a bien hâte de voir si on a raison.»

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GTECHNA

Président

Michel Guay

Fondateurs

Sergio Mastronardi et Michael Leccese

Investisseurs extérieurs

Aucun

Le concept en 140 caractères

Gtechna conçoit des logiciels qui aident les forces policières et les agences de stationnement à automatiser leur travail.

Objectif d'ici un an

«Augmenter les revenus de 40%, passer de 40 à 50 employés et mettre au point des logiciels qui permettraient aux agents de la loi de donner des contraventions à partir d'appareils mobiles commerciaux comme les iPhone, les iPad et les tablettes Android.» - Michel Guay