Les chiffres mensuels des créations d'emplois et du chômage aux États-Unis que doit publier vendredi le gouvernement devraient montrer que l'emploi continue d'avancer à un faible rythme.

L'embauche a ralenti en août, selon les statistiques du cabinet de conseil en gestion des ressources humaines ADP, établis auprès de 340 000 entreprises.

Le secteur privé a créé 91 000 emplois sur le mois, contre 109 000 en juillet. Selon ADP, «la tendance de l'emploi s'est quelque peu modérée en août, à un rythme inférieur à celui qui correspondrait à une stabilité du taux de chômage».

Ce taux de chômage avait reculé à 9,1% en juillet, contre 9,2% en juin. D'après le consensus des analystes, il devrait rester à 9,1% en août.

Ces analystes tablent sur 110 000 créations d'emplois, ce qui serait proche du chiffre de juillet (117 000). Un nombre insuffisant pour offrir un travail à tous les Américains qui intègrent la population active.

«Il y aura un progrès décevant de l'emploi, même si ce n'est pas vraiment une surprise», parie Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors.

Il a cité toutes les incertitudes qui pèsent sur les entreprises, et qui les font hésiter à embaucher: des marchés financiers instables, une banque centrale qui table sur une croissance lente, et beaucoup d'inconnues politiques, en particulier sur l'avenir de la fiscalité.

Un autre indicateur publié mercredi, un sondage auprès des directeurs d'achat de la région de Chicago, a montré que les entreprises avaient été en août plus nombreuses à augmenter les effectifs et la durée du temps de travail qu'en juillet, mais encore relativement peu nombreuses à le faire. Une majorité (57%) a travaillé à niveau d'emploi constant.

La bonne nouvelle: «les données sur le marché du travail ne sont pas conformes à une rechute» en récession, a relevé Steven Ricchiuto, de Mizuho Securities.

Mais ce devrait être loin de satisfaire l'opinion publique, qui se dit dans les sondages de plus en plus lasse face à la persistance du chômage et à l'absence de solutions offertes par la classe politique.

Le président Barack Obama, qui s'exprimait mercredi sur l'expiration fin septembre d'une loi sur les transports qui menace de mettre au chômage 4000 fonctionnaires, a dit entendre le message.

«À un moment où beaucoup à Washington parlent de création d'emplois, il est temps d'arrêter les intrigues politiques qui peuvent de fait nous coûter des centaines de milliers d'emplois», a-t-il déclaré depuis la Maison-Blanche.

Mais démocrates et républicains restent désespérément opposés sur les remèdes au chômage, les uns espérant prendre des mesures financées par une imposition plus juste, tandis que les autres parient sur la réduction des dépenses publiques et ne veulent pas entendre parler de hausse de la pression fiscale.