L'économie irlandaise, criblée de dette, va sortir du rouge cette année après trois années de récession, a affirmé le ministre irlandais des Finances Michael Noonan mardi à Dublin, en annonçant des initiatives de création d'emplois.

«L'économie a connu trois années successives de déclin. Entre 2007 et 2010, le volume des biens et des services produits en Irlande a chuté de 12%», a déclaré M. Noonan devant le Parlement irlandais.

Mais «cette année, on peut espérer une croissance positive qui devrait s'accélérer en 2012 et ensuite», a-t-il ajouté, tablant sur une croissance tirée par les exportations.

Le ministère des Finances prévoit une croissance du PIB de 0,75% cette année, de 2,5% en 2012 et de 3% en 2013.

Le retour à la croissance serait accueillie avec soulagement en Irlande, qui a dû accepter en novembre un plan de sauvetage de 85 milliards d'euros de la part de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) en raison de son déficit astronomique (32% de son PIB l'an dernier).

Le PIB de l'Irlande s'est contracté de 1% en 2010, après avoir déjà chuté de 3,5% en 2008 et de 7,6% en 2009 en raison de la crise immobilière qui a frappé le pays de plein fouet.

M. Noonan a aussi campé sur son refus de relever le très faible taux d'imposition des sociétés, qui est fixé à 12,5% et critiqué par la France et l'Allemagne. Ce taux est «ici pour rester. Il est au coeur de notre politique industrielle», a-t-il affirmé.

À Bruxelles, la Commission européenne a prédit mardi une baisse «sous peu» des taux d'intérêts appliqués aux prêts octroyés à l'Irlande dans le cadre de l'aide financière dont elle a eu besoin, une mesure réclamée depuis des mois par Dublin. Ces prêts sont actuellement en moyenne de 5,8%.