C'est l'économie qui compte, et tout le reste qui retient tant l'attention des médias, ce sont des choses secondaires, a déclaré lundi Stephen Harper à un groupe de jeunes Canadiens qui s'apprêtent à suivre les réunions du G8 et du G20 au mois de juin.

Alors que le premier ministre les recevait au Parlement et répondait à leurs questions, il a martelé qu'on ne peut pas détourner notre regard de l'économie parce que la reprise internationale demeure très fragile.

Selon M. Harper, les leaders mondiaux doivent poser des gestes pour rassurer les marchés.

Il a réitéré à ce sujet que le Canada n'est pas en faveur d'imposer une taxe aux banques, allant jusqu'à dire qu'elle serait inéquitable: «Ce serait injuste d'arriver ici et de taxer les institutions bancaires canadiennes qui n'ont pas contribué au problème», a-t-il soutenu.

Puisqu'elles n'ont pas fait l'objet d'un plan de sauvetage et n'ont pas reçu d'argent d'Ottawa, il estime que les banques canadiennes ne devraient pas avoir le fardeau d'un tel impôt et payer pour celles qui n'ont pas été prudentes.

Selon le premier ministre: «On ne peut pas taxer la route vers la prospérité».

Il privilégie ainsi toujours l'avenue de la réglementation pour éviter les dérives, et va encourager les autres pays à adopter cette façon de faire lors des réunions du G8 et du G20 en juin. L'Union européenne, notamment, milite en faveur d'une telle taxe, qu'elle voit comme une forme d'assurance collective, advenant la nécessité de venir en aide à nouveau aux banques

Selon le premier ministre, le Canada est en bonne position pour inciter les leaders à adopter des solutions économiques qui sont bonnes pour tous, d'abord en donnant l'exemple de bonnes pratiques, comme il l'a fait avec son système bancaire solide et responsable.

«Nous sommes certainement un chef de file en ce qui concerne notre situation fiscale», a-t-il souligné.

«Si on regarde les deux plus importants problèmes responsables de la crise - on parle du problème dans le secteur financier et aussi de celui dans les finances des gouvernements - le Canada est dans une position exemplaire dans ces deux secteurs. Cela nous offre une plateforme pour encourager les autres à prendre certaines actions».

Mais M. Harper estime aussi que le pays a un rapport de force avec les autres qui permet cette influence sans susciter de craintes: «Le Canada est un pays suffisamment grand pour avoir du poids, mais pas si grand que les autres pays s'imaginent qu'il a des intentions cachées et ne cherche dans les faits qu'à s'avantager», a-t-il expliqué.

Mardi, le gouvernement Harper fera d'ailleurs un rappel massif de son opposition à un impôt mondial sur les banques.

Dans quatre grandes villes du monde - soit Washington, Shanghai, Mumbai et Ottawa - un ministre canadien plaidera ainsi pour une réglementation plus stricte des marchés financiers.