On crée des grappes industrielles pour miser sur nos forces. Qu'est-ce qui vous fait croire que le Québec sera performant dans le créneau des technologies propres?

R: Le premier aspect, c'est la recherche et le développement. Quand tu regardes nos universités, on a déjà des centres de référence mondiale. C'est aussi un secteur qui a besoin de beaucoup de financement. Au niveau du capital-risque, on met beaucoup d'efforts. Et il y a le fait que Jean Charest s'est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à 1990 d'ici 2020, ce qui fait que l'on sera parmi ceux qui émettront le moins de gaz à effet de serre sur la planète. Alors forcément, on va être obligé d'être en avant de la parade pour développer de nouvelles technologies. Ceux qui émettent beaucoup et qui veulent réduire n'ont qu'à prendre la technologie existante. Mais si tu n'émets déjà pas beaucoup et que tu veux encore réduire, il faut que tu inventes de nouvelles technologies pour le faire.

 

Parlant de capital-risque, les gens des secteurs de la biotechnologie et des technologies de l'information se plaignent déjà qu'ils ne reçoivent pas assez. Est-ce qu'on ne risque pas d'éparpiller nos ressources en créant une nouvelle grappe?

R: Si on prend les trois premiers trimestres de cette année, 45% de l'activité canadienne en capital-risque s'est faite au Québec. Et si tu prends toutes les villes canadiennes, Montréal est rendue numéro un et Québec est numéro trois. Moi, je ne travaille pas avec les statistiques de 2006 ou de 2002; je travaille avec les statistiques de 2009. En plus, on vient juste de mettre en place le fonds Teralys, le plus gros fonds en Amérique du Nord de nature publique. Et avec les fonds d'amorçage qu'on vient de mettre en place, regardez les résultats qu'on va avoir en 2010. Je ne suis pas dans le saupoudrage, je suis pour miser là où on a de l'excellence. Les grappes ne sont pas en concurrence les unes avec les autres. On est en concurrence avec l'Inde, l'Europe, l'Asie. Regardez l'aérospatiale: les grappes, ça donne de bons résultats.

Il est à la mode de dire qu'environnement et développement économique peuvent aller de pair, mais est-ce que c'est vraiment applicable dans la pratique?

R: Il faut bien comprendre que les cibles de réduction qu'on s'est fixées ne sont pas un frein au développement économique. De 1990 à 2008, le PIB du Québec a augmenté de 45% et les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 7%. C'est la preuve que tu peux avoir environnement et économie qui vont ensemble.

Par quoi passera le succès de la nouvelle grappe?

R: Pour moi, il y a deux clés. Le financement et la commercialisation des technologies. Avec mon équipe et Investissement Québec, ce sont les deux volets où on va mettre beaucoup d'efforts.