Le marché du travail comptait quelque 79 000 emplois de plus en novembre, ce qui a fait reculer le taux de chômage de 0,1 point de pourcentage par rapport à octobre et lui a permis de s'établir à 8,5%, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Le nombre de personnes travaillant à temps plein a augmenté de 39 000 en novembre, une troisième hausse mensuelle consécutive, alors que l'emploi à temps partiel a fait un bond de 40 000 après deux mois de déclin.

De manière générale, les analystes ont bien accueilli la nouvelle, mais non sans formuler quelques avertissements.

«Pour résumer simplement, il s'agit d'un rapport inexplicablement bon et qui met en lumière une reprise très forte de l'activité sur le marché du travail canadien en novembre», a écrit Millan Mulraine, analyste pour TD Valeurs Mobilières, dans une lettre aux investisseurs.

«Toutefois, nous considérons ce rythme de croissance de l'emploi comme n'étant pas durable et nous croyons qu'il ne correspond pas au rythme actuel de la reprise économique au Canada.»

Du côté de Scotia Capitaux, les analystes Derek Holt et Karen Cordes ont prévenu les investisseurs que, même si le rapport était positif, certains points posaient problème, notamment en ce qui concerne la baisse de 0,3% du nombre d'heures travaillées et le faible niveau de productivité.

Le travail autonome a également chuté de 32 000 en novembre. Il peut s'agir d'un bon signe puisque les économistes tendent à interpréter l'augmentation de travailleurs indépendants dans une économie faible comme étant le résultat de gens qui lancent leur propre entreprise à défaut de pouvoir trouver un emploi régulier.

Statistique Canada a souligné qu'entre octobre 2008 et mars 2009, l'emploi avait chuté dans presque toutes les industries, particulièrement dans les secteurs de la fabrication et de la construction. Mais depuis mars, le secteur de la fabrication a lentement mis fin à l'hémorragie, alors que l'emploi a repris dans l'industrie de la construction et des services.

«Presque toute la hausse de l'emploi en novembre a été attribuable au secteur des services (+73 000), particulièrement dans les services d'enseignement», a indiqué l'agence gouvernementale.

«En tenant compte de l'augmentation affichée en novembre, l'emploi dans le secteur des services retourne à son niveau atteint en octobre 2008, tandis que l'emploi dans le secteur des biens est demeuré bien en deçà (-324 000) de ce qu'il était durant cette période.»

L'augmentation de l'emploi a été observée un peu partout à travers le pays, mais les hausses les plus marquées sont survenues au Québec, en Ontario et en Alberta. La plupart des gains ont été réalisés parmi les femmes de 25 à 54 ans et les hommes de 55 ans et plus.

Au Québec, une augmentation de 21 000 emplois a permis de faire reculer le taux de chômage de 0,4 de point de pourcentage pour l'établir à 8,1 pour cent. La province a perdu des emplois à un rythme plus lent que les autres provinces durant la récession.

En Ontario, le taux de chômage n'a pas bougé depuis le mois dernier, demeurant à 9,3% malgré un gain de 27 000 emplois dans la province en novembre.

Le marché du travail albertain a fait un bond de 13 000 emplois le mois dernier, sa plus importante hausse depuis plus d'un an.

Selon Statistique Canada, l'emploi au pays a baissé de 1,9% depuis octobre 2008, soit une perte de 321 000 emplois.