L'Agence européenne des médicaments (EMEA) a une opinion positive sur un troisième vaccin contre la grippe H1N1, fabriqué par l'américain Baxter, dont la mise en vente devrait être recommandée vendredi, a indiqué mercredi à Bruxelles son directeur général Thomas Lönngren.

«Aujourd'hui, nous avons préparé une opinion positive pour les vaccins de Baxter» contre la grippe H1N1, a-t-il révélé lors d'un débat devant des députés du Parlement européen à Bruxelles.

«Nous aurons une procédure écrite jeudi avec le comité scientifique (de l'Agence européenne des médicaments). Et donc j'espère que nous pourrons prendre une décision positive vendredi et l'envoyer à la Commission européenne», a précisé le responsable.

M. Lönngren espère que Bruxelles sera ainsi en mesure de donner son feu vert au vaccin de Baxter «la semaine prochaine».

Etant donné que des problèmes de fabrication sont apparus dans le passé, l'Agence européenne des médicaments a réalisé cette semaine «une inspection supplémentaire» chez Baxter pour être certaine que la qualité des vaccins est optimale, a-t-il encore indiqué.

Le résultat a été «positif» et «c'est l'une des raisons pour lesquelles nous pouvons nous attendre à une opinion positive en fin de semaine», a-t-il ajouté.

À la suite d'avis favorables de l'EMEA, la Commission européenne a déjà donné mardi son feu vert à la mise en vente en Europe de deux premiers vaccins contre la grippe H1N1, l'un du laboratoire suisse Novartis, l'autre du britannique GlaxoSmithKline.

Ces premiers vaccins vont maintenant donner lieu à un suivi sur leur sécurité, a souligné M. Lönngren. Quelque 9000 personnes vaccinées vont notamment devoir être suivies de près par les fabricants de vaccins.

Les trois vaccins ont un point commun qui explique leur feu vert accéléré: ils ont déjà obtenu dans le passé une autorisation de mise sur le marché dite  «modèle» (ou «mock-up», avec changement de souche possible).

Ces vaccins prototypes, qui donnent lieu à un important travail scientifique en amont, ne sont utilisés qu'une fois la pandémie déclarée.

«Une fois que la souche de la pandémie a été identifiée, les fabricants de vaccins sont capables de l'insérer dans le vaccin et ainsi obtenir une autorisation rapide» portant uniquement sur les changements apportés, a expliqué le directeur général de l'EMEA.

M. Lönngren a admis devant les eurodéputés que les essais cliniques sur cette nouvelle variante de grippe sont modestes.

Mais les experts se livrent à des extrapolations à partir de données scientifiques existantes sur d'autres virus, une méthode communément utilisée  aussi pour fabriquer chaque année les vaccins contre la grippe saisonnière, a-t-il noté.

Selon lui, «les risques d'effets secondaires sont minimes, au regard des risques encourus si nous attendons pour mettre le vaccin sur le marché», sous prétexte de faire des essais cliniques plus approfondis.