Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a appelé les chefs du Groupe des 20 à poursuivre leurs efforts pour extirper l'économie mondiale de la récession, précisant en guise de mise en garde que la crise n'est pas finie.

«Cette reprise sera plutôt modeste et la croissance sera en moyenne plus timide que ce que nous connaissions avant la crise», a indiqué M. Strauss-Kahn au cours d'une entrevue à Washington avant le sommet du G20 qui commence aujourd'hui à Pittsburgh. «Il est trop tôt pour dire que la crise est chose du passé», a-t-il averti.

Le responsable du FMI a aussi incité les décideurs à saisir l'occasion de s'attaquer aux déséquilibres commerciaux et aux flux d'investissements qu'on a blâmés pour avoir contribué à l'effondrement du crédit. Le fait de confier à la Chine un rôle plus important au sein du fonds aidera à stimuler la coopération, a-t-il ajouté, tandis que les responsables cherchent à s'entendre pour réduire les emprunts par les États-Unis et pour étayer la demande intérieure dans les pays qui présentent des surplus commerciaux.

«L'incapacité de rééquilibrer l'économie mondiale ferait en sorte que toute reprise serait ultimement vouée à l'échec», soutient pour sa part Gerard Lyons, économiste en chef de Standard Chartered Plc, à Londres. «Tendre vers une économie mondiale équilibrée est une situation qui ne ferait que des gagnants», ajoute-t-il.

«Soudainement, nous sommes en meilleure position pour obtenir cette sorte de coopération et de coordination économique que nous ne l'étions naguère», a soutenu M. Strauss-Kahn au cours d'une entrevue ce lundi. Les pourparlers du G20 fournissent la chance «de décider comment nous travaillerons ensemble pour la gouverne de la mondialisation et cela pourrait marcher».

De son côté, Timothy Geithner, le secrétaire américain au Trésor, a indiqué au cours d'une conférence de presse mardi que les leaders du G20 «feront le point sur là où ils sont rendus dans leurs efforts pour mettre le monde sur une voie vers une croissance plus vive, plus durable et mieux équilibrée.» Ces objectifs comprennent un système financier plus fort qui serait mieux à même d'absorber les chocs, a-t-il dit.

«Nous observons les premiers signes de croissance et les marchés financiers se sont améliorés considérablement, a ajouté M. Geithner. Nous voulons nous assurer de nous appuyer sur les progrès que nous avons réalisés.»