Le géant informatique américain Microsoft (msft) va lancer à partir du 6 octobre une gamme de téléphones mobiles «Windows phones» en partenariat avec une vingtaine d'opérateurs et d'équipementiers, une offensive visant à contrer la montée en puissance de ses rivaux Google et Apple.

Ce lancement, en Europe, aux États-Unis, en Amérique du Sud et en Asie-Pacifique, sera réalisé en lien avec seize opérateurs dont Vodafone, T-Mobile, Orange (France Télécom), et sept équipementiers, HTC, Acer, LG, Samsung, Sony-Ericsson, HP et Toshiba.

Microsoft Canada n'a pas été en mesure, hier, de confirmer que le nouveau téléphone sera disponible au Canada. Les noms de Telus et de Bell Mobilité apparaissent toutefois sur la liste des opérateurs de l'engin. En France, l'opérateur SFR sera le premier à les commercialiser, avec dans un premier temps des mobiles entrée et haut-de-gamme de marque LG et Samsung.

Ces nouveaux téléphones embarqueront Windows Mobile 6.5, le nouveau système d'exploitation de Microsoft pour «smartphones», ces cellulaires multifonctions permettant de surfer sur le Net ou de regarder des vidéos.

Microsoft réagit ainsi à l'offensive du géant de l'internet Google, qui a lancé début 2008 un système d'exploitation ouvert pour mobiles, Android, utilisable par tous les équipementiers.

Depuis plusieurs années, des rumeurs faisaient état du lancement éventuel par Microsoft d'un mobile à son propre nom comme l'a fait son concurrent Apple, mais le géant informatique a finalement privilégié une stratégie proche de celle de Google.

Son système d'exploitation pour mobiles est en perte de vitesse: au deuxième trimestre, il n'était plus embarqué que sur 9% des «smartphones» vendus, contre 12% il y a un an, selon le cabinet Gartner.

Dans le même temps, Apple a progressé de 2,8% à 13,3%, tandis que Google a atteint en quelques mois quasiment 2% et pourrait encore augmenter sa part de marché, de nombreux appareils dotés d'Android étant attendus au quatrième trimestre.

Le lancement des téléphones Windows «est une réaction à ce qui s'est passé depuis un an dans le domaine des systèmes d'exploitation sur mobiles. Il y avait une certaine attente autour d'une relance», a déclaré à l'AFP Laurent Husson, analyste chez Forrester.

Le marché des téléphones intelligents - dominé aujourd'hui par Nokia et son système d'exploitation Symbian, qui a néanmoins vu lui aussi sa part de marché reculer de 57% à 51% en un an - est en effet extrêmement porteur: les ventes ont progressé de 27% au deuxième trimestre, une tendance qui devrait se poursuivre sur l'ensemble de l'année.

À travers ce lancement, Microsoft vise «d'abord et avant tout à mettre en avant la marque Windows, dans une logique de réassurance vis-à-vis des clients dans l'environnement PC», a souligné M. Husson.

Le géant américain entend également «montrer qu'il a des partenariats avec les principaux constructeurs de terminaux, comme Samsung et LG qui travaillent par ailleurs avec Google, et avec des opérateurs parmi les plus importants en Europe», a-t-il ajouté.

Selon M. Husson, il s'agit d'«une première réponse»: «d'autres choses devraient suivre l'année prochaine», a-t-il estimé.

Pour ces nouveaux téléphones, Microsoft met en avant «une interface utilisateur améliorée et plus simple d'utilisation, des fonctionnalités de navigation plus efficaces ainsi qu'une offre de services à valeur ajoutée».

Ceux-ci comprendront notamment «Microsoft My Phone - un service gratuit de synchronisation et de sauvegarde des données - et Windows Marketplace pour Mobile - une boutique de téléchargement d'applications».

«Totalement revisité, le navigateur Internet Explorer Mobile est doté d'un nouveau moteur», a ajouté le groupe, qui a précisé que l'accès à de multiples sites, comme Facebook et MySpace, était également simplifié.