La confiance des consommateurs américains, mesurée par l'institut de conjoncture privée Conference Board, a rebondi en août bien au-delà des attentes des analystes, selon un communiqué publié hier.

L'indice est remonté à 54,1 points contre 47,4 points le mois précédent (chiffre révisé). Les économistes s'attendaient à une progression de moindre ampleur, à 47,9 points seulement.

L'indice de confiance n'est toutefois pas revenu à son plus haut de l'année atteint en mai (54,8 points), mais s'affiche très loin de son plus bas de l'année, en février, où il avait atteint un niveau jamais vu depuis sa première publication en 1967, à 25,3 points.

Selon l'enquête, menée jusqu'au 18 août auprès de 5000 ménages, la proportion des sondés jugeant les conditions économiques «mauvaises» a diminué, tombant à 45,6% (contre 46,5% en juillet).

Toutefois, la proportion des sondés jugeant «bon» l'environnement économique a également décru, à 8,6% (contre 8,9% en juillet). «La confiance des consommateurs, après avoir enregistré deux mois consécutifs de baisse, apparaît en situation de reconsolidation», a commenté Lynn Franco, directeur des recherches sur la consommation du Conference Board, cité dans le communiqué.

«La hausse des marchés boursiers et un ralentissement des licenciements ont stimulé en août la confiance des consommateurs», renchérit Elsa Dargent, économiste chez Natixis, notant qu'au contraire, «l'appréciation des prix de l'essence n'a pas tellement eu d'impact négatif».

Pour Stéfane Marion, économiste en chef à la Financière Banque Nationale, l'humeur retrouvée des Américains n'est pas étrangère à l'accalmie constatée sur le marché immobilier. Selon des données publiées hier, le prix des maisons s'est stabilisé en juin dans les 20 principales villes des États-Unis. «Ce sont de bonnes nouvelles pour les propriétaires américains, qui sont très endettés, remarque Stéfane Marion. Car il est difficile d'être confiant face à l'avenir lorsque la valeur au marché de son principal actif continue de chuter.»

Les propriétaires de voiture qui ont bénéficié du programme fédéral d'échange de vieilles voitures, le bien-nommé Cash for Clunkers, ont également vu la valeur de leur patrimoine augmenter. «Vous pouvez parier que le demi-million de bénéficiaires de ce programme roulent aujourd'hui en arborant un large sourire», écrit Ian Pollick, stratège économique chez Valeurs mobilières TD.

Stabilité

Les économistes de Moody's Economy, quant à eux, restent plus circonspects: «L'indice reste à un niveau reflétant une récession profonde (...) La confiance tend, au mieux, à se stabiliser (en revenant à son niveau d'il y a trois mois). Cela correspond à une faiblesse des fondamentaux, dont une forte dégradation des revenus et peu de perspectives au niveau de l'emploi», relèvent-ils.

«Les attentes des répondants concernant les conditions économiques à venir fournissent un signe d'espoir (...) Les consommateurs se montrent également beaucoup plus optimistes qu'au premier trimestre sur les perspectives du marché de l'emploi», observent-ils cependant.

D'après l'enquête, 22,4% des sondés (contre 18,4% en juillet) s'attendent dans les six prochains mois à des conditions économiques «meilleures», et 15,8% (contre 19% le mois précédent) tablent sur des conditions «pires».

Une meilleure appréciation du marché de l'emploi contribue à la hausse de l'indice, la part de ceux qui trouvent «difficile» de trouver un emploi ayant reculé (à 45,1% contre 48,5% en juillet).

Par ailleurs, la proportion de ceux qui prévoient qu'il y ait «moins d'emplois» dans six mois a diminué, à 23,3% (contre 26,1% en juillet); à l'inverse, la proportion de sondés anticipant des «emplois plus nombreux» a progressé, à 18,4% (contre 15,5%).