Les sénateurs américains se sont dits jeudi mécontents que la Réserve fédérale américaine ne révèle pas qui étaient les contreparties financières du groupe d'assurance AIG (aig) , qui bénéficient de l'hémorragie d'argent public versé pour le sauver de la faillite.

   Le sauvetage d'AIG par les autorités américaines, qui ont engagé plus de 170 milliards de dollars depuis septembre, faisait l'objet jeudi d'une audition devant la commission de la banque et des finances du Sénat.

   Le débat a porté sur les pertes que continue d'enregistrer AIG, après un trou de 99,3 milliards de dollars en 2008, en ayant commis une lourde erreur dans l'évaluation du prix de titres de dette complexes (CDO, «collateralized debt obligation») qu'il a achetés à des partenaires d'affaires.

   Et les sénateurs souhaitaient avoir le nom de ces contreparties qui ont réalisé une transaction très avantageuse.

   Le vice-président de la Fed Donald Kohn a expliqué pourquoi la banque centrale ne les fournissait pas.

   «Il faut qu'AIG soit stable, et garde cette stabilité. Et je serais très inquiet que si nous commencions à révéler le nom de ses contreparties ici, les gens ne voudraient plus travailler avec AIG», a-t-il argumenté.

   «Notre jugement est que de livrer ces noms minerait la stabilité du groupe et pourrait avoir des conséquences graves sur le reste des marchés financiers», a-t-il poursuivi.

   Le président de la commission, le sénateur républicain Richard Shelby, a répliqué que la Fed devrait «revoir» cette politique.

   «Je comprends, mais comprenez aussi (...) que l'opinion publique est maintenant profondément troublée. C'est son argent qui est mis dans ces opérations», a-t-il expliqué.

   «A un moment où nous devons engendrer la confiance de l'opinion publique (...), ce type de réponse la diminue de manière très importante. Donc je vous exhorte (...) à revoir la réponse que vous venez de donner», a affirmé le sénateur.