La récession sera «profonde et durable» et devrait coûter quelque 3,5 millions d'emplois à l'Union européenne en 2009, estime l'exécutif des 27 dans des prévisions publiées lundi. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) entrevoit quant à lui une croissance mondiale «substantiellement inférieure» aux prévisions initiales, mais un rebond se profile pour 2010.

La récession sera «profonde et durable» et devrait coûter quelque 3,5 millions d'emplois à l'Union européenne en 2009, estime l'exécutif des 27 dans des prévisions publiées lundi. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) entrevoit quant à lui une croissance mondiale «substantiellement inférieure» aux prévisions initiales, mais un rebond se profile pour 2010.

«La croissance mondiale et européenne en 2009 sera substantiellement inférieure aux prévisions faites début décembre», a déclaré le patron de la BCE, Jean-Claude Trichet. Selon ces projections, l'économie de la zone euro devait se rétracter de jusqu'à 1%. M. Trichet a prédit une année 2009 «très difficile» mais a ajouté qu'il existait des raisons de croire à un rebond à partir de 2010.

La BCE a réduit son principal taux directeur d'un demi-point, à 2%, la semaine dernière mais elle a prévenu qu'elle ralentirait le rythme de ces réductions à l'avenir afin de protéger les 330 millions d'habitants des 16 pays de la zone euro de la récession.

La Commission européenne quant à elle prévoit que le ralentissement de l'économie s'accentuera pour atteindre 1,9% dans la zone euro et 1,8% dans toute l'UE en 2009, «mais (que) la croissance sera de retour avant fin 2009», se traduisant par «une légère remontée de 0,5% en 2010». Toutefois rien ne dit si cette embellie sera durable, souligne-t-on. La croissance devrait s'élever à près de 1% pour l'année 2008, contre un peu moins de 3% en 2007, d'après les prévisions intermédiaires anticipées.

Du fait du recul des dépenses des entreprises et des ménages ainsi que du resserrement du crédit bancaire, 3,5 millions d'emplois devraient être perdus dans l'année à venir dans l'Union européenne, ce qui porterait le taux de chômage à 8,75% en 2009, et même 9,25% pour la zone euro, avec une aggravation en vue en 2010 encore. Parallèlement, les déficits continueront à se creuser, alors que les gouvernements emprunteront à tour de bras pour soutenir la croissance.

La «seule bouffée d'oxygène», selon la Commission, sera apportée par la consommation et l'investissement du secteur public, alors les déficits gouvernementaux vont attendre leur niveau le plus élevé depuis 15 ans. Le coup de pouce du secteur public permettra de limiter la récession à trois quarts de points de pourcentage en 2009.

Le déficit global de l'Union européenne devrait plus que doubler cette année pour s'établir à 4,5% en 2009, celui de la zone euro passant de 1,7% à 4%. La tendance sera importante surtout en Grande-Bretagne, et prolongée surtout en Espagne. L'économie britannique connaîtra une contraction de 2,8%, la française de 1,8%, et l'allemande de 2,3%, selon les prévision de la Commission.

La Commission européenne a averti toutefois que les perspectives étaient encore incertaines, décrivant la crise économique actuelle comme la pire depuis la Seconde Guerre mondiale.