Le TSX est en chute libre, le sous-indice de l'énergie est mis à mal, celui des matériaux atteint un creux jamais atteint depuis le 1er mai 2007. Si les plus petites entreprises du secteur des ressources en sont durement affectées, les investisseurs pourraient faire de bonnes affaires.

Le TSX est en chute libre, le sous-indice de l'énergie est mis à mal, celui des matériaux atteint un creux jamais atteint depuis le 1er mai 2007. Si les plus petites entreprises du secteur des ressources en sont durement affectées, les investisseurs pourraient faire de bonnes affaires.

Le sous-indice de l'énergie a reculé de 8,2% hier, celui des matériaux de 6,1%.

«Il y a beaucoup de pression à court terme sur les commodités», note Luc R. Fournier, gestionnaire d'actions canadiennes à l'Industrielle-Alliance.

Depuis l'annonce du sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac, à la mi-juillet, il y a eu un "virement de tendance énorme" qui a fait mal aux commodités. Puis est venue la liquidation du fonds Ospraie consacré aux ressources.

«Il y a beaucoup de pression et personne ne sait quand ça arrêtera, poursuit M. Fournier. Ce qu'on ne connaît pas c'est le positionnement des joueurs à la marge. Si des fonds liquident, ça va encore ajouter de la pression. Il y a beaucoup d'incertitude.»

Denis Durand, associé principal chez Jarislowsky Fraser, soutient que le fond est proche pour les titres pétroliers.

«Ils atteignent leur creux bien avant que le prix du pétrole n'atteigne le sien, note-t-il. Si les gens attendent qu'on ait atteint le bas des prix du pétrole, les titres auront déjà remonté.»

Avec la fin de la saison des ouragans et le creux de l'année en ce qui a trait à la consommation d'essence, «tout conjugue pour qu'on soit plus près d'un bas.»

«Dans le secteur pétrolier, ça commence à être un bon moment pour acheter», ajoute M. Durand.

Peter Buchanan, économiste senior chez CIBC Marchés mondiaux, a pour sa part indiqué à La Presse Affaires que le moment était intéressant pour l'achat de titres boursiers, d'autant plus que CIBC prévoit toujours une hausse des prix du pétrole à long terme.

Selon l'analyse hebdomadaire de John Hughes et John Redstone, de Valeurs mobilières Desjardins, la phase de correction dans le secteur des mines et métaux pourrait se terminer dans une dizaine de jours. Les deux analystes basent leur hypothèse sur les tendances historiques du secteur depuis 2005.

De l'ombre pour les minières

Comme les entreprises du secteur pétrolier, les sociétés minières, surtout les plus petites, font les frais de la débandade boursière.

Au moins une vingtaine de petites entreprises minières ont vu leur titre atteindre le plancher de la dernière année hier à Toronto. Ces entreprises ont hâte que les investisseurs reviennent à elles.

Le financement par les actions représente le pain et le beurre des entreprises d'exploration, qui n'ont pas de revenus.

«Les sociétés n'aiment pas émettre quand le prix de l'action est très faible, explique le directeur génération de l'Association de l'exploration minière du Québec, Jean-Pierre Thomassin. Probablement que la chute boursière retardera des projets d'exploration. On sent déjà qu'il y a un peu moins de financement.»

Les entreprises ont peu de solutions de rechange. «Il faut absolument aller chercher du capital, et quand le marché est dépressif, les actionnaires ne sont tout simplement pas là», dit M. Thomassin.

Selon M. Thomassin, des titres s'échangent même en deçà de la valeur de liquidation de la compagnie.

Pour trouver le financement malgré le marché difficile, «il va falloir faire la promotion des projets, reprendre son bâton de pèlerin», dit M. Thomassin.

C'est ce que fait actuellement Ressources Dianor, dont les dirigeants sont actuellement à New York pour trouver des solutions et faire progresser leur projet diamantifère à Wawa, en Ontario. Les solutions peuvent prendre la forme de débentures, de partenariats ou de coentreprises.

Autrement, les perspectives sont sombres. Le titre de Dianor a clôturé à 0,17$ (à 0,01$ de son bas de l'année) hier à la Bourse de croissance de Toronto. Sa valeur était de 0,64$ il y a un an.

«La chute boursière met beaucoup d'ombre sur l'entreprise, dit Sylvain Laberge, responsable des relations avec les investisseurs pour Dianor. Il faudra retourner au financement dans un délai rapproché. Mais la dilution d'actions sera plus difficile à absorber.»

«Il faut croiser les doigts et espérer que le marché vire de bord. Si on peut atteindre le fond du baril, on peut espérer un revirement.»

Selon Denis Durand, de Jarislowsky Fraser, les petites minières sont sans doute près du bas. «Mais les petites prennent toujours plus de temps à remonter que les grandes, précise-t-il. Il ne faut donc pas se presser pour acheter.»