Si la crise de crédit et la crise financière qui ont fait trembler l'immobilier américain et Wall Street finissent par avoir un impact sur le crédit au Canada, cet impact se fera sentir d'abord et avant tout sur la demande plutôt que sur l'offre.

Si la crise de crédit et la crise financière qui ont fait trembler l'immobilier américain et Wall Street finissent par avoir un impact sur le crédit au Canada, cet impact se fera sentir d'abord et avant tout sur la demande plutôt que sur l'offre.

En entrevue à La Presse Affaires, l'économiste Sébastien Lavoie, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, explique que cela dépendra de la performance de l'économie et du marché du travail.

«La création d'emplois est plus mitigée au Québec, le taux de chômage augmente quelque peu, et ça pourrait freiner légèrement la consommation des ménages et par le fait même diminuer la demande de prêts.»

Les acheteurs de maisons pourraient aussi être tentés de choisir la sécurité d'une hypothèque à taux fixe.

«On sait bien que l'impact de cette crise se fera sentir plus sur Wall Street que sur Main Street, dit Sébastien Lavoie. Mais la crise actuelle fait que la tolérance au risque des ménages pourrait être un peu moins grande. Je crois qu'un plus grand nombre de ménages vont se diriger vers un prêt hypothécaire à taux fixe plutôt qu'à taux variable.»

En plus, les prévisions économiques incitent à la prudence. «Selon nos perspectives économiques qui annoncent une stagnation de l'économique québécoise et canadienne, de même qu'une inflation qui demeure au-dessus de la cible de la Banque du Canada pour encore un bon bout de temps, on pense que la Banque va hausser ses taux au cours de l'année 2009», dit M. Lavoie.

Aux États-Unis, l'impact de la crise se fait sentir tant dans la demande que dans l'offre de crédit.

«Non seulement l'économie est en période de contraction, mais en plus on se demande si le plan du gouvernement américain va faire en sorte qu'une fois que les banques américaines seront renflouées, elles vont prêter aux ménages. C'est loin d'être certain.»