Le vieillissement de la population menace peut-être l'économie canadienne, mais les retraités modernes restent actifs et contribuent significativement à la richesse du pays, conclut une étude du groupe financier HSBC.

Le vieillissement de la population menace peut-être l'économie canadienne, mais les retraités modernes restent actifs et contribuent significativement à la richesse du pays, conclut une étude du groupe financier HSBC.

«Les septuagénaires d'aujourd'hui sont les quinquagénaires d'il y a 20 ans», résume Miguel Barrieras, vice-président de HSBC Canada pour le Québec et les provinces de l'Atlantique.

Le sondage HSBC, mené à l'échelle mondiale, indique notamment qu'une proportion significative des aînés canadiens continue à fournir une forme de travail salarié, que les citoyens de 60 à 79 ans accomplissent pour 3,1 G$ de travail bénévole par année et que l'engagement bénévole croît avec l'âge.

Autre fait inédit, les aînés se considèrent plutôt à l'aise financièrement et, sur ce plan, ils aident leur famille plus qu'ils en sont aidés.

L'étude ne permet pas de mettre en parallèle la contribution des personnes âgées et leur coût pour la société. Mais, selon M. Barrieras, ses conclusions sont tout de même instructives.

«Les personnes âgées contribuent plus qu'on le croyait à la société, et se sentent beaucoup plus en santé qu'on le pensait», dit-il.

Près des deux tiers des répondants canadiens quincagénaires ont indiqué recevoir un salaire, une proportion qui passe à 30% chez les sexagénaires et à 10 % chez les septuagénaires.

«Le phénomène des préretraites tend à diminuer dans les sociétés avancées», observe Miguel Barrieras. À léchelle mondiale, établit l'étude, entre 20 et 50 % des sexagénaires des pays développés sont encore au travail.

Si le travail payé décroît tout de même avec l'âge, le mouvement s'inverse dans le champ du bénévolat: près de la moitié (48 %) des septuagénaires canadiens en font, et ils y consacrent en moyenne 5,4 heures en moyenne, se positionnant ainsi comme le groupe d'âge le plus actif dans ce domaine.

Par ailleurs, 36 % des répondants de 70 à 79 ans du pays ont aidé financièrement leur famille au cours de six derniers mois, tandis que seulement 2 % ont été aidés par elle.

Une donnée qui concorde avec une certaine aisance matérielle exprimée par les aînés: les deux tiers des préretraités ne s'inquiètent pas de leur situation financière, un proportion qui grimpe à trois quarts dans le cas des retraités.

«Les craintes financières s'estompent avec l'expérience de la retraite», conclut Miguel Barrieras.

Contraste particulièrement étonnant, 12% des septuagénaires canadiens disent avoir fourni des soins à un ou des membres de leur famille, tandis que moins de 3% en ont reçu.

Le Canada trône d'ailleurs parmi les champions de l'étude HSBC pour la bonne forme des aînés, plus des trois quarts de ses répondants septuagénaires disant se sentir en santé ou en «très bonne» santé.

Mais la situation canadienne n'est pas unique. «Dans toutes les économies matures ou en transition, les aînés sondés fournissent substantiellement plus de soutien financier et matériel qu'ils en reçoivent», soulignent les enquêteurs.

Intitulée «The Future of Retirement, l'étude a été menée dans 21 pays en collaboration avec l'Institute of Ageing de l'Université d'Oxford. À l'échelle canadienne, 1068 personnes âgées de 40 à 79 ans ont été interrogées.