De récents malheurs de la multinationale Pfizer pourraient faire le bonheur de Neptune Technologies et Bioressources (V.NTB), une PME québécoise issue de recherches menées à l'Université de Sherbrooke.

De récents malheurs de la multinationale Pfizer pourraient faire le bonheur de Neptune Technologies et Bioressources [[|ticker sym='V.NTB'|]], une PME québécoise issue de recherches menées à l'Université de Sherbrooke.

Le titre de cette entreprise inscrite à la Bourse de croissance a grimpé de 80 % au cours des trois derniers mois, sous l'effet d'espoirs quant à une entente avec un géant pharmaceutique mondial. Sujet à de grosses variations, il a clôturé jeudi à 5,23 $, en baisse de près de 6 %.

Neptune retient particulièrement l'attention depuis que Pfizer a dû interrompre, au début décembre, le développement de son anticholestérol Torcetrapib, qui devait être un pilier de ses recettes futures. La mortalité était anormalement élevée chez les patients qui testaient le produit. Cet échec a fait chuter le titre de 11 %.

Or Neptune commercialise déjà au Canada, aux États-Unis et en Asie, un supplément alimentaire de traitement du taux de cholestérol, le NKO, qui contient des Omega-3 issus d'un plancton.

Le produit, qui compte pour l'essentiel du chiffre d'affaires de 7,3 M$ de l'entreprise, est actuellement en vente libre.

Munie d'études cliniques positives, Neptune discute présentement avec une douzaine de sociétés pharmaceutiques dont certaines sont intéressées à en acheter les droits pour ensuite lui obtenir le statut de médicament.

«On négocie sérieusement avec la moitié d'entre elles», indique le vice-président finances de Neptune, André Godin. Il parle de compagnies de taille «grande ou moyenne», dont certaines sont des multinationales.

Est-ce farfelu d'entrevoir NKO comme une alternative au produit de Pfizer ?

«Non, ce n'est pas aller trop loin, répond M. Godin. Les effets sont très comparables. C'est pour ça que les compagnies pharmaceutiques sont si intéressées à nous ces temps-ci.»

Le vice-président ne veut ni confirmer, ni infirmer que Pfizer est au nombre des compagnies avec lesquelles discute Neptune.

L'entreprise de Laval a déclaré une perte de 886 M$ en 2006. Elle n'est suivie par aucune société de courtage.

Deux firmes de recherche peu connues ont toutefois des cibles ambitieuses pour le titre : Catalyst Equity Research, de Toronto, le voit monter jusqu'à 25,75 $ «à plus long terme».

«Nous nous attendons à ce que de nouvelles études cliniques, menées en partenariat avec une société pharmaceutique, permette de valider le statut de médicament de NKO sur un marché pharmaceutique», écrit le président de cette petite firme, Robin Cornwell.

Il qualifie de «remarquables» les résultats de l'étude clinique de phase IIIa que Neptune fait valoir.

«Les plus gros partenaires potentiels que je vois sont Merck et Pfizer», dit M. Cornwell en entrevue.

Une firme de New York spécialisée dans le repérage de compagnies émergentes, Khandaker Partners, a commencé à couvrir le titre deux jours après l'annonce du retrait du Torcetrapib. Sa cible sur 12 mois atteint 16,62 $ CAN.

«À cause de ses propriétés, cette huile marine est un succès commercial en tant que supplément alimentaire, écrit l'analyste Pooja Shastry. Elle a beaucoup de potentiel et sera bientôt vendue en tant qu'ingrédient sur le marché alimentaire et médical, et éventuellement dans le secteur pharmaceutique.»

NKO a été lancé en 2003 aux États-Unis, après un feu vert de la FDA.

Selon AFP, les multinationales Merck et Roche développent aussi des produits de traitement du cholestérol, un marché jugé très porteur à cause du vieillissement de la population.