Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a indiqué hier à la Conférence de Montréal que la politique monétaire devait rester concentrée sur «l'objectif macroéconomique de stabilité des prix à moyen terme».

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a indiqué hier à la Conférence de Montréal que la politique monétaire devait rester concentrée sur «l'objectif macroéconomique de stabilité des prix à moyen terme».

«Il faut soigneusement distinguer entre l'orientation de la politique monétaire, qui doit demeurer concentrée sur l'objectif macroéconomique de stabilité des prix à moyen terme, et les conditions de refinancement du système bancaire, qu'il faut pouvoir adapter en période de turbulences financières», a estimé M. Noyer, qui siège au comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Le fait que les investisseurs n'anticipent pas de hausse des prix à court terme «me paraît d'ailleurs particulièrement crucial en période d'incertitude économique et financière», a-t-il ajouté.

La semaine dernière, le président de la BCE Jean-Claude Trichet, inquiet des risques inflationnistes en zone euro, a ouvert la voie à une remontée des taux directeurs en juillet.

La BCE s'est en revanche dite prête hier à intervenir de nouveau pour soulager le regain de tensions sur le marché monétaire.

M. Noyer a par ailleurs souligné que les Banques centrales n'avaient pas «inondé les marchés de liquidités pour faire face à la crise», contrairement à l'impression qui «prévaut dans la presse».

Dans la zone euro, «le montant des liquidités allouées n'a que faiblement progressé depuis l'été 2007», date du début de la crise financière, a-t-il dit.

Il a mis en avant «la plus grande coordination entre les Banques centrales» (Réserve fédérale américaine, Banque du Canada, Banque d'Angleterre, BCE) mais aussi leurs divergences en matière de politique monétaire qui s'expliquent, selon lui, par des situations économiques différentes.

Alors que le ralentissement économique aux États-Unis a incité la Fed à changer de politique en baissant les taux, «l'activité restait orientée à la hausse" en zone euro, ce qui "a conduit au contraire la BCE à ne pas modifier l'orientation de la politique monétaire en dépit des incertitudes générées par la crise financière dans un contexte caractérisé par ailleurs par des tensions inflationnistes persistantes», a indiqué M. Noyer.

À ceux qui accusent les Banques centrales d'avoir «indûment sauvé des institutions qui ne méritaient pas de l'être, notamment celles qui avaient pris des risques excessifs», il a répondu qu'il est «du devoir des Banques centrales d'éviter une dislocation totale du marché, aux conséquences incalculables sur les autres acteurs financiers et plus largement sur la sphère économique».