Au moins deux institutions étrangères, dont la française Société Générale, ont successivement tenté d'acquérir la Banque Nationale au cours des dernières années, a soutenu Jacques Parizeau, lundi soir.

Au moins deux institutions étrangères, dont la française Société Générale, ont successivement tenté d'acquérir la Banque Nationale au cours des dernières années, a soutenu Jacques Parizeau, lundi soir.

«Ca a passé proche», a déclaré l'ancien premier ministre lors d'une présentation faite devant le Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MEDAC) au Gesù, une salle de spectacle de Montréal.

«Il y a des banques étrangères qui se sont approchées très près de la Banque Nationale, a-t-il précisé. C'a tenu à cause du courage de quelques membres du conseil d'administration, mais il s'en est fallu de peu. Et la course est toujours ouverte aujourd'hui!»

Interrogé par La Presse Canadienne, M. Parizeau a précisé que la tentative de la Société Générale était survenue il y a trois ou quatre ans. Il a ajouté qu'une deuxième offre était venue d'une autre institution financière qu'il a refusé de nommer, disant ne pas en savoir suffisamment à ce sujet.

L'ex-politicien s'est servi de ces exemples pour montrer que la Banque Nationale est, à son avis, vulnérable à une prise de contrôle venant de l'étranger.

En vertu de la Loi sur les banques, un actionnaire peut détenir jusqu'à 65% de la Banque Nationale, alors que ce plafond est de 20% pour les grandes banques dirigées depuis Toronto (Banque Royale, Banque de Nouvelle-Ecosse, Banque CIBC, Banque Toronto-Dominion et Banque de Montréal), a déploré Jacques Parizeau.

Il a été impossible de joindre un porte-parole de la Banque Nationale, lundi soir.

M. Parizeau n'a pas cité la source de ses informations.

Au début du mois, il a soutenu que le Mouvement Desjardins avait vendu ses actions de la Bourse de Montréal dans le cadre de la vente de cette dernière au Groupe TSX (propriétaire de la Bourse de Toronto).

Or, un porte-parole de Desjardins, André Chapleau, a par la suite nié que l'institution se soit départie de sa participation dans la bourse montréalaise.

Dans un article paru le mois dernier dans le nouveau magazine de l'Université de Sherbrooke, UdeS, M. Parizeau déplorait que la Caisse de dépôt et placement du Québec ne détienne aucune action de la Banque Nationale, alors qu'elle possède des participations dans la Banque TD et dans des dizaines d'institutions financières étrangères.