La baisse des prix des immobiliers britanniques s'est encore amplifiée en août, atteignant 10,5% sur un an, le plus fort repli annuel enregistré depuis 1990, selon le dernier baromètre mensuel du prêteur immobilier Nationwide.

La baisse des prix des immobiliers britanniques s'est encore amplifiée en août, atteignant 10,5% sur un an, le plus fort repli annuel enregistré depuis 1990, selon le dernier baromètre mensuel du prêteur immobilier Nationwide.

Les prix ont reculé de 1,9% en août par rapport à juillet, signant ainsi leur dixième baisse mensuelle consécutive, et la valeur moyenne d'un logement est tombée à 164 654 livres, contre 169 316 un mois plus tôt, a précisé Nationwide dans un communiqué.

Le prêteur a ajouté que c'est la première fois depuis le quatrième trimestre 1990 qu'il constate une baisse des prix sur un an à deux chiffres.

Et Fionnuala Earley, chef économiste de Nationwide, a prévenu que le marché resterait difficile dans les mois qui viennent.

«Les niveaux d'activité récents sont très faibles» et «le gonflement des stocks de logements à vendre dans les agences immobilières va continuer à peser sur les prix à court terme», a-t-elle expliqué.

Elle a par ailleurs relevé un renversement de tendance spectaculaire chez les acquéreurs en termes de types de crédits: les acquéreurs préfèreraient désormais les prêts à taux fixe aux prêts à taux variables, qui étaient jusque-là la norme en Grande-Bretagne.

Ce changement de comportement montre selon elle que les Britanniques sont désormais prêts à payer un peu plus cher à court terme, en échange d'une garantie que leurs mensualités n'augmenteront pas.

Par ailleurs, l'économiste a rappelé que les attentes d'une baisse des taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre avant la fin de l'année avaient augmenté, mais a estimé qu'un assouplissement monétaire «aura un effet probablement limité sur les crédits et le marché immobilier, vu la baisse de confiance générale envers l'économie».

Seema Shah, du cabinet Capital Economics, a jugé ces chiffres sans surprise, vu l'accumulation de mauvaises nouvelles sur l'économie britanniques, et a précisé s'attendre à une baisse des prix immobiliers de 15% en 2008, qui devrait se prolonger en 2009 et 2010.

Au total, les prix pourraient ainsi tomber à terme à 35% en dessous de leurs pics d'avant la crise du crédit.