Devant une économie mondiale qui croît moins vite, la Banque du Canada rend l'emprunt moins cher une nouvelle fois en abaissant son taux directeur de 0,5 point à 3%.

Devant une économie mondiale qui croît moins vite, la Banque du Canada rend l'emprunt moins cher une nouvelle fois en abaissant son taux directeur de 0,5 point à 3%.

Cette quatrième baisse du taux directeur depuis décembre dernier est conforme aux attentes des analystes. C'est la deuxième fois de suite que la baisse est d'un demi-point.

Avant la première diminution le 4 décembre 2007, le taux directeur de notre banque centrale se situait à 4,5%. Mais depuis, les conditions économiques se sont détériorées.

Au début de l'après-midi mardi, les grandes banques canadiennes n'avaient pas encore annoncé un ajustement de leurs taux d'intérêt pour s'aligner avec le taux directeur.

«Le rythme d'expansion de l'économie mondiale a décéléré, sous l'effet du ralentissement prononcé de l'économie américaine et des perturbations persistantes sur les marchés financiers internationaux», indique la Banque du Canada dans son communiqué matinal.

«La croissance de l'économie canadienne, précise le document, a aussi marqué le pas, le vif essor de la demande intérieure, soutenu par le niveau élevé de l'emploi et l'amélioration des termes de l'échange, ayant été contrebalancé en grande partie par la chute des exportations nettes.»

«Cette évolution, ajoute la banque, a des conséquences directes sur les perspectives économiques du Canada, puisque le repli des exportations devrait fortement brider la croissance en 2008.»

L'institution fédérale estime que l'économie tourne à une vitesse un peu supérieure à son plein potentiel.

Et maintenant, elle s'attend à un «ralentissement plus marqué et plus prolongé de l'économie américaine». Elle croit aussi que la crise du crédit ainsi que de la confiance modéreront les investissements des entreprises et les dépenses des consommateurs.

Par contre, la demande intérieure resterait forte au Canada en raison de la vigueur de l'emploi, des cours des matières premières et d'une politique monétaire plus accommodante.

Les prévisions ? La Banque du Canada calcule que l'économie croîtra de 1,4% en 2008, de 2,4% en 2009 et de 3,3% en 2010. Elle compte sur un redressement graduel aux États-Unis et sur un marché du crédit qui reviendra à la normale pour qu'un tel scénario se réalise.

Si l'inflation de base se situait à environ 1,5% à la fin du premier trimestre, la banque centrale s'attend à ce que l'équilibre soit rétabli à 2% en 2010.

D'autres baisses attendues

En attendant, la Banque du Canada «estime qu'il faudra probablement encore augmenter le degré de détente monétaire afin d'atteindre la cible d'inflation à moyen terme».

Le message est donc lancé: les taux pourraient encore baisser prochainement.

Le prochain Rapport sur la politique monétaire sera publié jeudi. La prochaine date prévue pour déterminer les taux d'intérêt est le 10 juin.