Si la récession mondialisée tire sa source aux États-Unis, ce n'est pas chez l'Oncle Sam qu'il faut chercher le moteur de la reprise.

Si la récession mondialisée tire sa source aux États-Unis, ce n'est pas chez l'Oncle Sam qu'il faut chercher le moteur de la reprise.

«Les États-Unis vivent un changement structurel du crédit», explique Stéfane Marion.

Les ménages retrouvent peu à peu les vertus de l'épargne, il leur reste encore à trouver les charmes discrets de la simplicité, volontaire ou non.

«La correction américaine va durer longtemps, prévoit François Dupuis, il faut chercher ailleurs.»

Jusqu'ici, les pays émergents ont assuré leur croissance en inondant le marché américain de marchandises bon marché. Ils devront désormais développer leur consommation intérieure.

«La Chine se transforme et le consommateur joue un plus grand rôle», assure Carlos Leitao.

Les pays émergents ne font pas que produire, ils développent aussi leurs infrastructures. Au cours des 10 dernières années, rappelle Maurice Marchon, la Chine a construit 10 000 miles d'autoroute. D'ici 2020, elle veut porter sa toile de bitume à 53 000 miles. «Le réseau routier américain fait 47 000 miles.

Évidemment, les pays exportateurs de ressources comme le Canada pourront tirer partie de ces vastes chantiers. Les prix des produits de base et du pétrole sont donc appelés à se raffermir.

S'il est vrai que l'économie mondiale se relancera en deuxième moitié d'année, alors le billet vert n'aura plus à jouer son rôle de monnaie refuge. Il devrait fléchir à nouveau, d'autant plus que les États-Unis inondent les marchés de titres de dettes.

L'euro aussi devrait faiblir car la Banque centrale européenne va beaucoup abaisser son taux directeur, encore bien élevé.

Tout cela favorisera le dollar canadien à partir de l'été. D'ici là, prévient Stéfane Marion, il va faiblir et peut-être tester les 72 cents US. «Le beau côté, c'est que ce sera stabilisateur pour notre économie.»