Québec veut encourager les entreprises manufacturières à prendre le virage vert en mettant à leur disposition un fonds d'investissement de 90 M$ pour le développement d'énergie propre.

Québec veut encourager les entreprises manufacturières à prendre le virage vert en mettant à leur disposition un fonds d'investissement de 90 M$ pour le développement d'énergie propre.

Le ministre du Développement économique Raymond Bachand a annoncé mardi à Québec l'injection de 25 M$ dans le Cycle Capital Fonds, une mise de fonds à laquelle s'ajoutent les contributions de partenaires institutionnels comme la Caisse de dépôt et placement du Québec ainsi que privés comme Cascades et SNC Lavalin.

Le Fonds de solidarité de la FTQ, le Fonds de développement de la CSN pour la coopération de l'emploi et le Fonds d'action québécois pour le développement durable contribuent également à l'effort.

Au total, le fonds de capital-risque dépassera les 90 M$ pour soutenir la production d'énergie renouvelable - l'énergie solaire est entre autres citée en exemple - en favorisant les projets qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

«Ce fonds est une autre pierre servant à bâtir un nouveau secteur industriel au Québec. À l'échelle de la planète, le secteur des technologies environnementales est aussi important que la pharmaceutique ou l'aéronautique», a dit le ministre Bachand en conférence de presse.

Du reste, le secteur des technologies propres connaît une croissance exceptionnelle, a fait valoir la fondatrice et associée principale chez Cycle Capital Management, Andrée-Lise Méthot.

«C'est le troisième secteur en importance du capital-risque, après les technologies de l'information et de la santé.

Les investissements effectués par les fonds de capitaux-risque nord-américains et européens sont passés de 714 M$ en 2001 à 5,8 G$ en 2007. C'est une croissance annuelle de 40%», a-t-elle expliqué.

Ce créneau des technologies dites «propres» peut contribuer à stopper ou à tout le moins limiter la décroissance du secteur manufacturier québécois, pense le gouvernement.

D'ailleurs, la création d'un fonds de capital-risque d'envergure dédié au développement de ces technologies était l'une des mesures figurant dans le Plan d'aide au secteur manufacturier lancé par Québec l'automne dernier.

«Les entreprises manufacturières doivent relever le défi de la productivité, mais aussi celui du développement durable», a dit M. Bachand.

À cet égard, le fonds d'investissement va faciliter l'atteinte des objectifs de réduction de GES que s'est fixé le gouvernement du Québec, a soutenu la ministre du Développement durable, Line Beauchamp, présente aux côtés de son collègue Bachand en point de presse.

«Cela va nous donner un degré de confort supplémentaire (pour l'atteinte des objectifs de Kyoto)», a-t-elle estimé.

Le gouvernement Charest, par son plan d'action sur les changements climatiques, ambitionne de réduire de 14,6 mégatonnes les émissions de GES au Québec d'ici 2012.