Le plus important propriétaire et exploitant d'aéroports au monde, British Airport Authority (BAA), du Royaume-Uni, veut emprunter quelque cinq milliards de livres sterling (10,4 milliards$), afin de rembourser une partie de ses dettes.

Le plus important propriétaire et exploitant d'aéroports au monde, British Airport Authority (BAA), du Royaume-Uni, veut emprunter quelque cinq milliards de livres sterling (10,4 milliards$), afin de rembourser une partie de ses dettes.

BAA, dans laquelle la Caisse de dépôt et placement a une participation de 28,1%, offre comme garantie deux de ses aéroports, soit Heathrow et Gatwick, tous deux à Londres, selon Bloomberg.

"C'est un dossier stratégique - on est tenu au courant. On est présent au conseil d'administration de BAA, et il y a des gens qui travaillent en gestion de portefeuilles qui se tiennent eux aussi au courant", a indiqué hier à La Presse Affaires Gilles des Roberts, directeur des relations médias de la Caisse de dépôt.

De toute façon, a-t-il précisé dans un courriel, "le refinancement était déjà prévu dès la clôture de la transaction il y a deux ans".

Heathrow, qui vient de connaître d'importants ennuis avec son terminal 5, tout juste inauguré (de nombreux vols ont dû être annulés), est le plus important aéroport d'Europe, alors que Gatwick, au sud de Londres, accueille les vols à caractère régional.

La Caisse a pris sa participation dans BAA en juin 2006, au prix de 2,4 milliards, ce qui en a fait son plus important investissement à l'étranger de son histoire.

"Quand on s'est engagés dans cette transaction, dit Gilles des Roberts, on considérait que Heathrow était un actif unique, et on le pense encore. Heathrow, c'est irremplaçable, à tous les plans."

Les frais d'intérêt

La crise des prêts hypothécaires à risque a entre autres pour effet de resserrer les conditions du crédit et BAA cherche à refinancer la plus grande partie de ses dettes de quelque 11,9 milliards de livres sterling (23,9 milliards) afin d'éviter de voir grimper ses frais d'intérêt et une diminution de sa cote par la firme de notation Standard&Poor's, d'après Bloomberg.

"On n'est pas au courant de ça, et nous, on ne fait pas d'énoncés spéculatifs", dit le porte-parole de la Caisse au sujet de ce que serait la position de Standard&Poor's.

Les deux banques responsables de la souscription des emprunts que compte faire BAA sont Royal Bank of Scotland Group ("aucune parenté avec la Banque Royale", dit Gilles des Roberts) et Citigroup. "La date de clôture du refinancement n'est pas encore connue", a-t-il ajouté dans le même courriel.

D'après l'agence new-yorkaise, BAA veut aussi émettre des obligations sur le marché, et c'est la somme qu'elle pourra réunir ainsi qui déterminera l'importance des emprunts projetés.

La société mère de BAA, à hauteur de 61,8%, est Grupo Ferrovial, d'Espagne, ce groupe géant, qui emploie 78 000 personnes, étant actif à la fois dans le bâtiment, l'immobilier et la gestion d'infrastructures.

BAA, qui exploite huit aéroports, a fait en 2006 un bénéfice net de 345 millions de livres (693 millions$) pour un chiffre d'affaires de 2,536 milliards de livres (5,09 milliards$), alors que ses résultats doivent désormais figurer dans ceux de Grupo Ferrovial.

Trois Québécois siègent au conseil de BAA, soit deux cadres de la Caisse (Ghislain Gauthier et Renaud Lachance) et Richard Drouin, autrefois président du conseil et chef de la direction d'Hydro-Québec, et membre du conseil d'administration de La Presse.