BNP-Paribas espère toujours racheter Fortis, malgré les démêlés judiciaires de la banque belgo-néerlandaise.

BNP-Paribas espère toujours racheter Fortis, malgré les démêlés judiciaires de la banque belgo-néerlandaise.

Son directeur général Baudouin Prot déclare lundi dans un entretien aux Echos que sa société est «toujours disponible» pour mettre en oeuvre le protocole d'accord signé avec l'Etat belge et Fortis.

«Le protocole que nous avons signé le 10 octobre avec l'Etat belge et Fortis Holding est valable jusqu'au 28 février. Nous n'allons pas y déroger, d'autant qu'il s'agit d'un accord équilibré, (...) et que nous sommes toujours disponibles pour le mettre en oeuvre», a expliqué le directeur général et administrateur de BNP-Paribas.

«Il est clair aujourd'hui, dans l'environnement général, qu'un accord doit être trouvé sans tarder», a-t-il ajouté. «Il faut stabiliser Fortis sans attendre alors que la conjoncture économique et les marchés continuent de se dégrader.»

«C'est maintenant aux autorités belges de créer les conditions de la mise en oeuvre de cette opération et, plus le temps passe, plus celle-ci sera difficile à réaliser», a-t-il averti.

«Si BNP-Paribas ne rachetait pas Fortis, ce serait une occasion manquée, non seulement stratégiquement mais humainement, car nos équipes ont déjà noué des liens forts avec celles de Fortis. Mais cela n'aurait pas d'impact financier négatif sur nos comptes», a admis M. Prot.

Interrogé sur la chute du titre de la banque BNP-Paribas, M. Prot a tenu à rassurer: «BNP-Paribas sera largement bénéficiaire en 2008 et figurera dans le peloton des banques les plus rentables dans le monde», avant d'affirmer que la banque était «bien positionné(e) pour être à nouveau largement bénéficiaires en 2009».

Vendredi, le premier ministre belge Yves Leterme a proposé la démission de son gouvernement en conséquence de l'affaire Fortis. Cette annonce intervenait peu après l'annonce de la démission du ministre belge de la Justice Jo Vandeurzen, suite aux critiques de la Cour de cassation.

La plus haute juridiction belge a en effet estimé que le gouvernement d'Yves Leterme avait tenté de faire pression sur les juges ayant gelé la semaine dernière une partie de l'accord conclu en octobre pour sauver de la faillite la banque belgo-néerlandaise Fortis.