La nouvelle collection de vêtements Not made in China, de Montréal, fait un pied de nez aux importations d'Asie, qui se multiplient partout, et cette impertinence semble plaire.

La nouvelle collection de vêtements Not made in China, de Montréal, fait un pied de nez aux importations d'Asie, qui se multiplient partout, et cette impertinence semble plaire.

À un point tel que ce coup de marketing pourrait provoquer un malheur dans le marché, selon Éric Boisvert, son concepteur.

Les sous-vêtements pour hommes Not made in China, de la marque 3G, sont conçus et fabriqués à 100% au Québec, ce qui les démarque, déjà, de la concurrence.

En outre, avec sa nouvelle collection accrocheuse, la PME Lingerie Belimages augmente sa visibilité dans le réseau de vente.

Éric Boisvert a racheté l'entreprise il y a cinq ans et démontre que non seulement le géant Vêtements Peerless peut toujours miser avec succès sur son usine de Montréal (comme l'a révélé La Presse Affaires, lundi), mais aussi sa PME.

Pourtant, Belimages-3G et Men's Wearhouse sont voisins, rue Saint-Denis, à Montréal. Tout un contraste dans la stratégie d'affaires, car l'entreprise américaine Men's Wearhouse, propriétaire de 116 magasins Moores au Canada, va par contre fermer en juillet son usine de Montréal, éliminant 540 employés, au profit de l'Asie.

Gros succès aux États-Unis

«Not made in China connaît déjà un vif succès aux États-Unis et au Canada», affirme à La Presse Affaires Éric Boisvert. Pas en France, par contre, où on préfère les sous-vêtements du pays.

«Les États-Unis en particulier apprécient beaucoup ce clin d'oeil à la Chine», alors que les transferts de production en Asie ne se comptent plus, ajoute-t-il.

La PME vend ses vêtements à un réseau de 400 boutiques spécialisées, en Amérique du Nord (90% des affaires), en Europe, au Japon, en Corée, en Afrique du Sud et au Koweït.

Avec ses 25 employés montréalais, Éric Boisvert met en marché sa lingerie féminine Belimages et ses sous-vêtements pour homme Gregg et 3G, du Québec.

Freshpair, gros distributeur de sous-vêtements aux États-Unis, va proposer aussi Not made in China à son réseau de vente.

Belimages-3G réalise déjà des affaires de 1,2 million et fait d'habitude des profits, mais ça va être difficile en 2008 et 2009, à cause du huard fort, reconnaît cependant Éric Boisvert.

«On nous approche souvent pour produire en Chine, notre rentabilité augmenterait ainsi, mais c'est non. Plusieurs employés sont avec nous depuis 20 ans», dit-il, catégorique.