L'année 2009 s'annonce plutôt morose pour l'hôtellerie et le tourisme, tant à Montréal, Québec que Gatineau, mais carrément difficile pour les régions périphériques.

L'année 2009 s'annonce plutôt morose pour l'hôtellerie et le tourisme, tant à Montréal, Québec que Gatineau, mais carrément difficile pour les régions périphériques.

Le coût du transport, la baisse de la confiance des ménages et le resserrement de leur budget vont à la fois nuire au secteur des congrès et diminuer les distances durant les vacances, explique à La Presse Affaires Gilles Larivière, président de Horwath HTL.

L'année 2010 pourrait même s'amener avec une reprise molle, selon Horwath, société canadienne de Montréal, spécialisée dans l'industrie hôtelière et touristique.

Touristes américains rares

La Presse Affaires a obtenu de Horwath une nouvelle étude annuelle, qui sera dévoilée la semaine prochaine.

Aux prises avec le ralentissement économique, les touristes américains, déjà en déclin depuis 2001, traverseront encore moins la frontière et avec moins d'argent à dépenser.

Selon Statistique Canada, le nombre de touristes américains au Canada a chuté de 7,8% le printemps dernier, à 3,3 millions, mais ceux d'outre-mer ont augmenté de 6,2%, à 1,2 million.

Avec leurs vols plus chers, les transporteurs aériens vont freiner les ardeurs des touristes de l'Europe et de l'Asie.

Attirer les clients d'outre-mer deviendra ainsi plus difficile en 2009, voir en 2010, craint Gilles Larivière.

Relance interne

Par contre, la clientèle canadienne contribuera à la relance du tourisme québécois à terme, souligne Gilles Larivière.

Après le succès des fêtes du 400e, Québec connaîtra une pause, mais pas une année noire, ajoute le président.

Montréal devrait se tirer d'affaire grâce aux vacanciers québécois qui sortiront moins du Québec avec leur huard déprécié.

La métropole accusera toutefois du retard dans les congrès et voyages d'affaires, après des reculs sectoriels de 1% à 3% cette année.

Les régions de villégiature (Laurentides, Estrie, Charlevoix) ne devraient pas trop souffrir en 2009, grâce aux escapades des citadins et aux prix concurrentiels pour les congrès.

Les régions plus éloignées, par contre, après un recul déjà important en 2008, ne doivent pas rêver en couleurs pour 2009, avec autant de consommateurs prudents.

Québec a vu son revenu par chambre disponible bondir de 25,8% l'été dernier, mais celui de Charlevoix a reculé de 10,5%.

Ce revenu a aussi baissé à Montréal et Laval, mais augmenté en Montérégie.

Puisque les Québécois génèrent eux-mêmes 75% du volume des visiteurs au Québec, l'impact de l'essence a été important dans les régions périphériques, comme les Îles-de-la-Madeleine, la Gaspésie, la Côte-Nord.

L'exception

En fait, toutes les régions, sauf l'Abitibi-Témiscamingue et le Bas-Saint-Laurent, ont accusé des reculs l'été dernier. Les Laurentides ont aussi connu une contre-performance, mais les Cantons-de-l'Est ont profité d'un été excellent, dit Gilles Larivière.

Si les stations de ski ont connu une saison exceptionnelle, aidées par d'importantes précipitations de neige, ce fut le contraire pour les parcs aquatiques et les clubs de golf, durant le dernier été pluvieux.

C'est plutôt les musées qui ont profité du temps morose, souligne Horwath.